lundi 23 avril 2012

Rien n'est joué.


Une fois de plus les sondages se sont trompés, même si sur l’essentiel c'est-à-dire les deux premiers arrivés en tête ils étaient proches de la réalité.
Quoiqu’il en soit Hollande est arrivé en tête et Sarkozy en second, ce qui le place plutôt en position difficile.
Lorsqu’on analyse le report des voix sur l’un et sur l’autre, il est clair que les partis de gauche vont se reporter sur Hollande comme un seul homme, mais cela ne sera pas suffisant pour lui. Il faudra des voix de Le Pen et Bayrou, et c’est là que cela devient compliqué. Si une bonne part des électeurs de Bayrou ira sur  Hollande c’est beaucoup moins vrai pour les électeurs de Le Pen. Mais c’est quasiment la même situation pour Sarkozy en pire car le vote Le Pen est souvent un vote de rejet contre lui et il fait peur aux électeurs de Bayrou.
Mais au-delà du vote du président de la république c’est la conduite du pays ensuite qui reste cruciale. Une victoire de Sarkozy ne signifiera pas forcément une assemblée nationale acquise à sa cause, car le Front National présentera des candidats et des triangulaires feront inévitablement perdre la droite. De même une victoire de Hollande est une assurance pour que la droite récupère le Sénat et la majorité des collectivités en 2014.
Le vrai problème est la structuration de la droite en France, car au-delà de la droite républicaine existe une droite radicale qui ne devrait pas être représentée par des extrêmes, même si il est clair que le vote Le Pen n’est pas qu’un vote politique mais aussi un vote de rejet à tous les partis.
A gauche les électeurs y compris des plus extrêmes voteront Hollande, et ce dernier s’en accommodera avec plaisir.
Donc bien au-delà de ces élections une structuration de la droite parait inévitable, mais comment ?
Je pense qu’il faut recomposer une droite des idées et revenir à ce qui existait avec l’UDF et le RPR. Une droite chrétienne démocrate plutôt centriste et une droite nationale plus radicale, avec le jeu de report des voix lors des élections.
Beaucoup d’idées défendues par le Front National devraient être l’apanage d’une droite républicaine. L’immigration dans tous les autres pays ne fait pas débat, et si il le fait en France c’est de par son passé colonialiste. La sécurité, les aides sociales, le droit du travail, autant de sujets qui ne doivent pas être l’exclusive du Front National.
Mitterrand en 1986 en permettant des députés Frontistes a créé de toute pièce une épine dans le pied de la droite qui ne cicatrise pas et qui fait le jeu de la gauche alors que manifestement la France reste une nation foncièrement à droite tournée sur des valeurs que sont le travail et l’ amour de la nation.
En 2007 Sarkozy avait réussi à capter ces idées et les voix qui vont avec, j’ai peur qu’en 2012 ce soit plus difficile à court terme et surtout à long terme.
Ce qui semble plus contradictoire c’est que les Français s’accommodent d’une extrême gauche souvent plus criminelle que l’extrême droite dans son histoire.

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