mardi 15 septembre 2009
Taxe carbone vue par un usager
DU MAUVAIS USAGE DE L’ECOLOGIE…
D’après les hommes politiques écoutés ou lus ici et là, la taxe carbone ne serait pas une taxe. Certes. Sa dénomination est pourtant bien explicite. En effet, après avoir évité de prendre de nombreuses mesures pour protéger notre planète pendant trop longtemps, les résultats des récentes élections européennes ont mis le feu aux poudres. Aussi l’application de cette taxe carbone semble pour le moins avoir été décidée dans la précipitation par quelques bobos parisiens, sans tenir compte des impératifs de la population active, en particulier rurale, et sans que des solutions alternatives aient été au préalable proposées.
Comme de nombreux ruraux, mon mari et moi travaillons loin de notre domicile et devons effectuer ainsi, chaque jour, 150 km (incompressibles). Nous n’avons bien entendu aucun autre choix que notre voiture puisque les transports en commun sont inexistants dans nos régions. Ces trajets représentent un surcroît de fatigue non négligeable, de risques – notamment en période hivernale, une immense perte de temps, et surtout, un coût très élevé. Si nous pouvions réduire considérablement ces trajets et utiliser notre vélo par exemple, nous n’en serions que plus heureux.
Notre cas n’est malheureusement pas isolé et le fait de rajouter une énième taxe ne permettra pas de résoudre les problèmes de pollution. Comme bien des Français, nous observons une attitude la plus responsable qui soit en matière d’environnement (maîtrise de l’énergie pour l’habitation, récupération d’eau de pluie, tri et réduction des déchets, très faible utilisation de la voiture en dehors des trajets liés au travail…). Nous attendons avant tout que des propositions alternatives soient développées (comme les transports en commun) mais aussi une modification des comportements au sein des entreprises avec des horaires plus homogènes ou l’embauche de couples afin de faciliter le covoiturage.
Actuellement, la somme que nous devrions recevoir ne devrait pas compenser l’augmentation du prix du carburant, loin s’en faut, mais contribuera assurément à diminuer une nouvelle fois notre pouvoir d’achat, tout en maintenant de fortes disparités entre les personnes.
On deviendrait presque convaincu qu’il vaudrait mieux ne pas travailler : pas de voiture, pas de pollution, pas d’impôt. Trop de citoyens l’ont déjà malheureusement bien compris.
Anne-Sophie Salomé
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