jeudi 20 décembre 2018

Je confirme ma candidature à la succession de Bernard Coulon.




Bernard Coulon, notre maire a présenté sa démission au 31 décembre 2018, nous avons fait une conférence de presse pour l’expliquer et nous ferons des vœux à la population ensemble le 22 janvier pour expliquer cette probable transition entre nous, car c’est le conseil municipal souverain qui en décidera et il se réunira pour cela.
Je ne me suis jamais exprimé publiquement sur ce sujet en complète loyauté pour Bernard, il lui revenait de s’exprimer en premier sur un sujet qui le concerne avant tout et je tenais particulièrement à travailler jusque-là dans son ombre, chacun son rôle.
Qui peut mieux que moi et mes collègues juger de l’intérieur et porter le bilan de Bernard depuis 23 ans à la tête de la commune, étant adjoint à ses côtés depuis la première heure à la mairie et la communauté de communes, malgré ma quarantaine finissante.
J’aurai l’occasion ici et bien ailleurs de dresser tout ce que Bernard a fait pour sa commune et bien au-delà, les anecdotes, le souvenir des combats ne manquent pas il viendra le temps d’un vrai remerciement de son action, pour le moment nous continuons à travailler ensemble pour quelques années.
Lui et moi le savons, bien plus que des relations de travail nous avons noué des liens très forts dépassant la simple amitié et sans faire offense à ses enfants je peux affirmer une relation filiale, l’estime et la reconnaissance n’ont pas toujours forcément besoin d’être publique pour s’exprimer.  
Mes engagements politiques successifs se sont toujours décidés ensemble, en plein accord dans l’intérêt de notre ville et notre complémentarité, lui au département, moi à la région, est des plus efficace. De par mes fonctions au conseil régional depuis 3 ans, c’est beaucoup d’argent en retombées pour les activités sur la commune et je vais dans quelques jours expliquer en détail tout cela.
La plupart des décisions pour la commune et la communauté de communes quand il en était président ont été discutées ensemble nous valant des débats forts, parfois discordants, souvent consensuels pour l’intérêt de notre territoire et ses habitants et j’ai toujours mis en œuvre avec la plus grande loyauté toutes ces décisions.
Bernard Coulon a été un maire exceptionnel pour notre territoire mais aussi dans sa manière de faire. J’ai usé à ses côtés comme mes collègues, de délégations complètes et entières me permettant de mettre en œuvre la politique décidée par le conseil municipal sans aucune retenue.
Mais Bernard a aussi été un grand chef d’équipe et je veux associer tous ceux qui en ont fait partie, car ce sont un chef et des équipes qui ont transformé St Pourçain et j’y associe le personnel avec qui nous travaillons.
Les choses dont je suis le plus fier sous sa direction sont la rénovation complète du centre-ville, la construction de la station d’épuration la plus moderne et performante de France et la rénovation de la salle Champ-Feuillet au milieu d’une foule d’autres choses, toute dépense supérieure à 500€ concernant le patrimoine, les travaux et l’assainissement nécessitant mon accord, c’est aussi comme cela qu’on gère au plus près.

Le groupe majoritaire au conseil municipal, sur proposition de Bernard Coulon, m’a désigné comme candidat à sa succession. C’est un honneur qui ne se refuse pas,  je serai donc candidat à cette fonction lors du prochain conseil municipal et je proposerai immédiatement que Bernard reste à mes côtés en tant qu’adjoint pour travailler sur le projet de la prochaine mandature.
J’ai pleinement conscience de la difficulté de passer derrière Bernard, la marche est haute, le costume est grand et j’aborde cela avec l’humilité nécessaire pour bien aborder la fonction.
Bernard ne manque pas d’idées et j’en suis certain il aurait encore pu en faire bénéficier St Pourçain, certaines de ses idées sont communes, j’en ai aussi, peut-être différentes.
Ma volonté est forte pour le développement de St Pourçain et comme Bernard je crois qu’il est encore possible de faire beaucoup pour notre territoire et ses habitants.  
La gestion de la commune pour les dix ans qui viennent va avoir besoin de compétences, d’expérience, besoin de bien connaitre les différentes collectivités qui nous entourent avec lesquelles nous avons des relations, mais surtout connaitre les hommes qui les composent, les dossiers ne sont pas des documents froids et abscons mais souvent ce sont des femmes et des hommes qui les portent et les discutent. St Pourçain s’intègre dans un schéma communautaire, départemental, régional, national et même européen la fonction de maire ne s’improvise pas.  
L’Etat baisse inexorablement les aides et dotations tandis que les charges augmentent et les projets deviennent nécessaires. Il n’est pas d’autres solutions que de chercher des sources de financement ailleurs, la Région et l’Europe peuvent compenser si on sait où et auprès de qui intervenir, cela tombe plutôt bien en ce qui me concerne, la seule autre alternative serait l’augmentation des impôts.
J’ajoute que les finances très saines de la commune grâce à Bernard Coulon et les adjoints aux finances successifs ayant permis de financer tous les projets depuis 23 ans sans augmentation d’impôts, il est possible d’en envisager encore d'autres.
Et des projets j’en ai, mais j’aurai l’occasion de rencontrer nos concitoyens pour en discuter avec eux et qui répondent à leurs attentes, mars 2020 est encore loin, je ne veux proposer que des projets dont je suis sûr de pouvoir les payer et sachant où trouver les financements nécessaires, c’est mon côté « bon sens paysan ».  
La création d’un éco-quartier sur l’ancienne gare de triage en Paluet, le remplacement de la passerelle, l’amélioration des entrées de ville avec notamment l’aménagement de l’entrée de la zone de la Carmone et du faubourg de Paris, la continuité des travaux de l’église et à l’issu le remontage de l’orgue, la création d’une maison du St Pourçain avec la mise en valeur de la cour des moines et tant d’autres plus modestes mais si nécessaires. J’aurai à cœur aussi d’entretenir les équipements existants, les bâtiments, les voiries, les réseaux et d’être très à l’écoute du milieu associatif St Pourcinois dont je suis issu durant plus de 30 ans, je lui dois beaucoup et dans lequel ma famille et beaucoup d’amis en font partie.
Il me faudra aussi travailler à la continuité de l’essor économique de notre ville et son territoire, je suis certain que nous avons un gros atout du côté de l’agroalimentaire qui est un domaine que je connais bien.  J’ai créé avec mon frère une unité produisant du gaz vert pour une bonne part des citoyens raccordés à St Pourçain, le monde économique j’en fais partie et avec Bernard nous rencontrerons prochainement les chefs d’entreprises de la commune, je suis convaincu comme lui que tout passe par le développement de l’économie locale, des petits commerces à l’industrie.
Mes propos ne sont pas encore un projet de mandature, car je veux écouter les besoins et désirs de nos concitoyens, j’ai besoin de m’entourer de gens ayant aussi des idées, des compétences, de l’expérience étant capable ensemble de faire passer à St Pourçain par un nouveau cap.
Je sais, j’espère aussi, que le débat démocratique viendra pour confronter idées contre idées, projets contre projets tout ceci dans un cadre financier que je proposerai pour ma part sans augmentation d’impôts.
Je me méfie de ceux qui vont d’élections en élections comme des papillons de nuit qui, virevoltant de lampadaires en lampadaires attirés par la lumière allumée de l’énergie de ceux qui ont travaillé à la produire, pour des ambitions personnelles ou le besoin d’exister, tout comme ceux qui pourraient être animés par un besoin de revanche contre Bernard n’ayant jamais pu le déboulonner personnellement.
Mon projet sera de conforter St Pourçain dans son territoire, de lui permettre de renforcer sa place dans le paysage institutionnel et j’entrerai très rapidement en contact avec les collègues maires des communes de la proche couronne de St Pourçain pour discuter d’un projet commun et de ce que nous pouvons faire ensemble car l’interaction entre nos citoyens respectifs est complète.
J’invite dès à présent tous ceux intéressés par ma démarche et l’essor de St Pourçain, à prendre contact avec moi ou mon entourage à la mairie, c’est fort du plus grand nombre et dans la plus grande diversité de tous avec enthousiasme que nous construirons St Pourçain pour 2030 j’ai l’ambition d’un grand mouvement pour St Pourçain !

samedi 8 décembre 2018

Macron c'est fini, je fais des propositions!

Relisez mes articles entre février et juin 2017. Tout ce qui arrive en France je l'avais prévu, anticipé, car ancré dans le vrai monde, celui qui travaille, les ferments sous-jacents étaient déjà présents.
Je n'imaginais pas que cela arrive si vite et sous cette forme, mais le résultat était inévitable.
Le quinquennat de Macron est désormais terminé, 18 mois après son élection et celle de députés godillots plus aucune réforme ne verra le jour, mais c'est encore ce qui est souhaité et voulu par ceux qui tirent les ficelles derrière Macron.
La prochaine étape sera la fissuration de la majorité, la désertion en rase campagne de députés n'ayant aucune expérience de la politique et n'estimant faute d'être écoutés au sommet de l'Etat, ne plus représenter le peuple voire s'être fait manipuler.
Le cahot passera vite, les français n'ont pas les moyens de privations pour bloquer le pays trop longtemps, mais la fracture restera béante et chaque élection sera le rejet de la politique en place, le rejet des élites et la montée en puissance des extrêmes, favorisée par un environnement international nationaliste.
Nous nous dirigeons vers la balkanisation de la vie politique et chaque campagne électorale ressemblera à la guerre en Yougoslavie, des combats extrémistes avec au milieu une population civile qui se rangera derrière le vainqueur du moment.
La seule solution, la seule est de rendre le pouvoir démocratique au peuple, à celui qui a reçu une formation professionnelle et qui a exercé un travail, un vrai, celui qui a produit de la valeur ajoutée et de la richesse pour lui-même et son pays.
Cela veut dire clairement que comme un militaire ne peut pas se faire élire, tout fonctionnaire de l'administration d'Etat ou des collectivités ne pourra pas non plus se faire élire sans démissionner de cette fonction publique.
L'ENA, symbole de cette fonction publique, a été créée pour faire fonctionner la France par pour la diriger. 
Nous avons besoin d'une administration forte et qualifiée, mais les décisions ne doivent pas lui revenir. Laisser à cette catégorie de fonctionnaires le droit de voter dans le respect de la démocratie est suffisant sans pour autant avoir le pouvoir d'orienter les choses.
J'ai l'expérience de la gestion des collectivités pour bien affirmer cela, je travaille avec des fonctionnaires formidables, compétents mais le sens politique est vraiment à celui qui tous les jours cotoye ses concitoyens et mieux encore à celui qui continue d'exercer un métier.
Le problème de la France est là, mieux que d'exiger toute mesure encombrant la vie quotidienne mais ne changeant rien au fond, revendiquons le retour des décisions à ceux qui travaillent, tous les problèmes se résoudront par eux-même, par l'expérience de la vie quotidienne au service de la nation!



vendredi 7 décembre 2018

La e-lettre du conseiller régional de novembre


ma e-lettre de novembre

Mon site a reçu à ce jour plus de 380.000 visites et je remercie tous ces visiteurs!

dimanche 18 novembre 2018

Macron pris à son propre piège !




Ce mouvement des gilets jaunes n’est que la réponse à Macron et son mouvement En Marche.
Alors que le chef de l’Etat ne cesse de dévisser dans les sondages et bien que de -5% en -5% il reste toujours à 30%, la colère sourde du peuple monte et reste inaudible à l’Elysée.
Petit retour en arrière : 23 avril 2017 Macron obtient au 1er tour de l’élection présidentielle 23,8% face à Marine Lepen. Deuxième tour le 7 mai il remporte l’élection avec 66,10% des suffrages avec un total d’abstention blancs et nuls de 37% du jamais vu !  Dans le même cas de figure en 2002, Jacques Chirac avait obtenu 82% des suffrages et 26% d’abstention blancs et nuls.
En clair Macron remporte une élection avec une majorité représentant 42% des gens ayant le droit de voter, ainsi donc 58% n’ont pas eu la volonté de voter pour lui.
Toute l’explication du mouvement d’aujourd’hui est dans ces résultats. Macron a été élu par défaut contre une extrémiste populiste et dans ceux n’ayant pas voté pour lui pour une bonne part lui ont accordé un crédit favorable durant 1 an, mais faute de résultats, qu’il était impossible d’obtenir, ces gens reviennent à la charge. En outre orné de ministres pour la plupart ayant retourné leur veste plus tous ceux qui ont quitté le gouvernement par manque de probité ou en claquant la porte, cet aréopage a détruit le crédit d’un homme neuf et d’une politique neuve.
Ses 12 premiers mois de présidence auraient pu être moins pire si en plus il s’était attaqué d’entrée de jeux à ce qui gangrène la France depuis 50 ans, la dette publique et les nécessaires économies à faire au sein de l’Etat comme l’ont fait tous les autres pays, mais au contraire, les dépenses budgétaires augmentent, la dette aussi et pour faire face à cela sa seule réponse est l’augmentation des prélèvements fiscaux dans tous les sens.
Bref partant davantage sur un atout de communication que de volonté de réforme sur le fond, une fois le vernis tombé le tableau ressort avec toutes ses imperfections.
Macron n’est pas un homme du peuple, il est l’homme fabriqué des hautes écoles de la France mis en place par le monde de la finance et un clan dont le seul but est l’immobilisme pour la préservation de leurs biens et avantages, c’était déjà ce que j’écrivais à l’issue des élections présidentielles.
Déjà dans l’entourage de la majorité les informations se distillent dans la démonstration d’une politique menée par quelques-uns enfermés dans le 8e arrondissement de Paris.
Le mouvement En Marche a été créé par une minorité de français bobos s’éloignant encore plus de la France des territoires, de la France rurale, de la France qui travaille en se levant tôt le matin et peinant à boucler les fins de mois, cette France que le président n’a connu que dans les livres n’ayant aucune expérience d’élu local, d’élu de la France profonde, d’élu tout simplement.
La taxe d’habitation est le symbole même de l’incompréhension des provinces qui n’a jamais demandé sa suppression sachant bien qu’elle servait à financer les budgets des communes qui restent la collectivité de cœur des Français.
Tout comme En Marche n’est sorti de nulle part, ce mouvement des gilets jaunes spontané prend Macron à son piège, celui d’avoir montré l’exemple qu’un mouvement sans structuration ni encadrement qui par un symbole porte toute l’exaspération de la France du travail.
Il n’y a aucun mouvement politique derrière cela, je l’ai moi-même constaté à St Pourçain allant soutenir et participer aux blocages, car je fais partie moi aussi de ces gens qui travaillent 18h par jour sans arriver à mettre de l’argent de côté, j’ai rencontré plein de connaissances que je n’ai jamais vu dans aucune manifestation et d’horizons divers, dont je suis incapable de dire de quel côté ils votent. Sans doute la plupart ont fait partie de ces 37% d’abstentionnistes.  
Il arrive ce qui devait arriver, le ras-le-bol vient de la rue, de la base et sans organisation si le mouvement s’amplifie je crains l’insurrection car tout simplement il n’y a aucun leader, aucun porte-parole pour tenter le dialogue et c’est sans doute sa force.
Macron a voulu fusiller les partis politiques traditionnels et asservir les syndicats représentatifs, il récolte ce qu’il a semé, le trouble, l’anarchie et la révolte dispersée.
Toutes les prochaines élections dorénavant feront le jeu des populistes, par rejet, par volonté de casser la machine, cette machine qui ne sert qu’au profit de ceux qui l’utilisent.
La colère et l’exaspération est là, sourde, qui gronde qui si elle n’est ni calmée ni canalisée explosera sans qu’aucun leader ne puisse la contenir, ce sera alors sans doute cette fois le nouveau monde que voulait tant Macron.

dimanche 11 novembre 2018

Mon discours à l'occasion de la cérémonie de l'armistice de 1914-18.


C’était il y a 100 ans, un siècle, aucun de nous ici ne l’a connu et pour les plus jeunes sans doute cela parait une éternité.
A l’ère du numérique où l’information fait le tour du monde en un quart de seconde, où tout va très vite, plus vite, que signifie de commémorer une guerre qui a eu lieu à des milliards d’années sur l’échelle de temps d’échange des SMS.
Mais vous avez vu ces noms sur le monument aux morts tout à l’heure, celui de St Pourçain mais aussi celui des communes voisines et même partout en France, cela signifie juste qu’aucune famille n’a été épargnée par cette guerre, que nous avons tous dans nos grands parents ou arrières grands parents un membre qui a participé et qui pour beaucoup ne sont pas revenus du champ de bataille.
Tous ici représentants de nos familles avons été meurtris par cette guerre et des efforts nous ont été demandés pour assumer derrière notre armée la volonté de vaincre.
Quelle abnégation, quelle confiance que tout un peuple aux côtés de ses soldats a mis dans les mains des généraux et de Clémenceau pour livrer bataille, aveugles et sans information du théâtre global des opérations. Ces hommes, de plus en plus jeunes au fil de la guerre qui partirent d’ici, de St Germain des Fossés, Vichy ou Moulins en train sous les acclamations de leurs familles, le sourire aux lèvres en chantant, pour aller servir de chair à canon dans cette partie de la France qui a subit toutes les guerres, celle-ci, celles d’avant et celle d’après.
Leur sacrifice pour la paix de quelques années seulement, et le retour de trop peu meurtris dans leur corps ou leur tête.
Le soutien de tous ceux, femmes et enfants restés pour faire tourner cette France en guerre, démunie de ses forces vives et pourtant si nécessaires, ne doivent pas être oubliés dans ce pays où tous devenaient des héros, des héros pour la vie, des héros pour la paix.
Serions-nous encore capables aujourd’hui de tels efforts, où tout est facile et où heureusement l’intelligence de l’homme a été mise à profit de la paix et de la qualité de vie, au dépend de la guerre.
Cette guerre de 14-18 a permis la reconquête de territoires, l’Alsace et la Lorraine, ces territoires perdus, ces territoires meurtris, aujourd’hui encore nous avons nos territoires à reconquérir moins matériels mais tout aussi importants pour la paix.
Le territoire du respect, le territoire de l’écoute de la compréhension, le territoire du vivre ensemble, le territoire de l’intérêt général au dépend de celui particulier et bien sûr le territoire de la nation unie et indivisible.
Grâce à nos poilus, grâce aux soldats de 39-40 nous vivons en paix, soyons en leur reconnaissant, gardons-les en nos mémoires et à notre tour chaque jour de faire l’effort nécessaire pour garder cette paix si fragile.
Votre présence nombreuse 100 ans après la fin de cette guerre montre notre attachement et notre gratitude à ces soldats morts pour nous, morts pour la France, le devoir de mémoire est vain sans le souci de la transmission aux jeunes générations, soyez-en remerciés.
Pour conclure je reprendrai les mots de Clémenceau devant la représentation nationale annonçant l’armistice : « La France a été le soldat de Dieu, elle est devenue le soldat de l’humanité, elle restera toujours celui de l’idéal ».

Vive la République, vive la France !

dimanche 4 novembre 2018

Taxes sur les carburants on se fout de nous!


On se fout vraiment de nous en se servant du changement climatique pour nous ponctionner fiscalement par le biais des hausses de taxes.
Sur la forme toute nouvelle augmentation de la fiscalité est faite pour accompagner nos changements de pratiques en matière de pollution et le gouvernement nous explique que c’est pour notre bien !
Sur le fond c’est le carton rouge avant même d’être entré sur le terrain !
Moi je veux bien rouler et travailler avec les énergies propres puisque j’en produit moi-même.
Mais où sont les bornes électriques dans nos petits villages pour le véhicule que je pourrais acheter ? où sont les pompes de gaz vert pour la voiture au GNV ? Où sont les transports en commun propres en pleine campagne ? Et comment je fais pour acheter une voiture hybride à 25.000€ ? Où est-ce que je trouve un tracteur, un camion roulant aux énergies propres?
Alors le gouvernement augmente les taxes mais ne nous donne pas les moyens du changement c’est donc la prise en otage fiscal uniquement pour renflouer les caisses de l’Etat puisque le puits abyssal des dépenses ne fait que s’empirer sans aucune mesure d’économie.
Au passage le gouvernement a supprimé une aide pour l’amélioration des économies d’énergie sur les habitations qui représentent 1 milliard et qui pourtant là, aurait une action sur le changement climatique, je vous rappelle aussi que Macron alors ministre de l'économie a fermé des petites lignes ferroviaires parfois électriques pour les remplacer par des bus...diesel!
De plus on nous demande d’économiser l’énergie, de consommer avec les énergies propres alors que la France représente 1% de la pollution mondiale tandis que la Chine, les USA, l’Inde et la Russie à eux seuls représentent 82% de celle-ci ! Or les USA par exemple se foutent complètement du problème et on nous demande à nous petits français de sauver le monde avec 1% de levier d’action. On peut supprimer complètement toute activité en France que cela ne changera strictement rien surtout qu’en plus 70% de l’électricité en France est produite grâce au nucléaire n’ayant aucun impact sur le climat.
Ai-je besoin de parler du fret maritime avec de bons vieux moteurs à mazout ou du transport aérien dont le kérozène est exonéré de taxes ?
On commence à entendre et par des bouches de gens initiés comme Carlos Tavarès, que la voiture électrique serait un non-sens écologique absolu, quand on prend sa fabrication, son utilisation et son recyclage.
Sa fabrication notamment par l’emploi de métaux rares nécessite l’extraction de milliers de tonnes de terres rares causant des destructions massives de forêts et de surfaces naturelles de plus où travaillent des enfants de moins 10 ans.
Son utilisation nécessite de l’électricité, toujours plus d’électricité qui si on ne veut plus de nucléaire devra être produite par des énergies fossiles car on sait bien que les éoliennes gênent tout le monde, le solaire et la méthanisation coûtent trop chers et sont encore très loin de satisfaire le besoin.
Son recyclage serait pire que le nucléaire car diffus sur tout le territoire sans filière adaptée à ce jour.
Comme pour l’agriculture nous vivons dans un monde repu et obèse de consommation d’énergie, où le chargement d’un téléphone portable est devenu l’équivalent d’une heure de pompage d’eau en Afrique et le gouvernement tape dans le gras en taxant à tous bras sachant très bien que cela n’aura aucun impact sur le changement de pratiques mais pourra permettre de continuer à dépenser un budget que la France n'a depuis longtemps plus les moyens de s’offrir, c’est le carton rouge et la bouteille de chloroforme.
Déconnecté du terrain notre gouvernement se fout de nous !


samedi 6 octobre 2018

Le Sommet de l'Elevage, lieu d'exposition mais pas que...


Sommet de l'élevage 2014 - Cournon - Société Hippique ...
Le Sommet de l’élevage est un moment important pour l’agriculture régionale.
Bien sûr parce que cette exposition agricole est le lieu de concours pour les produits agricoles et particulièrement les animaux, mais aussi est un lieu d’exposition et l’occasion pour le monde agricole à faire des affaires, c’est le côté grand public agricole puisque ce salon est essentiellement ouvert aux professionnels.
C’est aussi l’endroit pour les institutions, des organismes publics ou encore des marques qui n’ont rien à vendre sur leur stand de démontrer leur savoir-faire, leurs compétences et leur rôle dans le monde agricole.
Ce qu’on voit moins c’est que le Sommet de l’élevage est le prétexte de rencontres, de réunions, d’officialisations et d’accords signés entre partenaires engageant souvent l’avenir de l’agriculture et sa destinée.
Il y a les rencontres informelles ou formelles autour d’un verre ou d’un repas qui permettent d’échanger entre responsables sur l’avenir de tel ou tel secteur. C’est ainsi que j’ai pu discuter avec Christiane Lambert présidente de la FNSEA de l’enjeu de l’eau, de son stockage et de l’irrigation suivant les différents territoires et particulièrement ceux de notre région. Des avancées prometteuses sont à venir et comme me l’a demandé Laurent Wauquiez ce sujet reste notre mobilisation régionale.
Il y a aussi des signatures d’accords qui vont changer et améliorer la vie des agriculteurs sans pour autant que ce soient des révolutions rapides, on le sait le monde agricole a besoin de temps, ne serait-ce que celui du rythme des saisons.
Le dévoilement de la marque 1886 est sans doute un virage important dans le monde agricole du Massif-Central. Cette marque est l’aboutissement d’un long travail et d’une ténacité sans faille des responsables agricoles voulant bien identifier et revaloriser les produits et particulièrement la viande du Massif-Central naturellement élevée à l’herbe. Afin d’accompagner les agriculteurs dans cette démarche les Régions et l’Etat ainsi que différents partenaires se sont associé et mis des moyens financiers pour faire aboutir cette démarche dans le seul but de revaloriser les produits agricoles de ce terroir.
La signature du Partenariat Recherche Innovation et Développement est aussi un élément déterminant de l’avenir de l’agriculture régionale. Cette signature est le travail de 18 mois de discussions entre le monde agricole et celui de la recherche pour aboutir à un modèle unique en France qui centralisera toute l’activité en la matière pour l’ensemble de la région.
Il réunit le monde agricole au travers de la Chambre Régionale d’Agriculture,  l’ACTA et les instituts professionnels, le monde de la recherche au travers de l’INRA, l’IRSTEA, Vetagro-Sup, l’ISARA, le monde de l’aval par l’ARIA et bien sûr l’Etat le Conseil Régional comme principaux financeurs.
Chaque filière sera représentée et fera remonter ses besoins en RID, tout comme les organismes de recherche et les financements seront attribués en fonctions de critères appuyant fortement sur l’intérêt entre filières, l’impact sur le plus grand nombre de producteur ou l’économie régionale ou encore une large diffusion. Le but est la concertation maximum entre acteurs et une efficience optimum des sujets de recherche. Une gouvernance régionale politique et technique est mise en place pour faire fonctionner l’ensemble.
Depuis le 5 décembre 2016 lors des assises de la RID qui a réunit plus de 200 personnes à Clermont-Ferrand, 4 axes ont été déterminés et un dispositif appelé Pôles d’Expérimentations agricoles Partenariales pour l’Innovation et le Transfert » (PEPIT’AURA) remplacera les Pôles d’Expérimentation et de Progrès qui fonctionnaient seulement sur la partie Rhône-Alpes.
Cela n’a pas fait de bruit mais c’est pourtant une avancée considérable sur ce secteur qui va éviter la dispersion des forces et au contraire leur réunion pour être encore plus fort pour trouver des nouveaux modèles pour notre agriculture régionale.
A la clé, j’espère pouvoir annoncer dans les semaines qui viennent un acte majeur dans ce secteur qui renforcera notre région comme ayant le leadership national de la RID agricole.
Mon objectif désormais est de faire admettre dans la négociation de la future PAC, de donner les compétences et crédits pour la RID au travers du 2e pilier.

lundi 13 août 2018

Le glyphosate ou le procès de Galilée.


Cette histoire de glyphosate que le gouvernement veut absolument interdire renchérit tout récemment par le procès gagné contre Monsanto sur ce thème par un jardinier a le don de m’énerver quelque-peu.
On est sur ce sujet dans la pure folie politique médiatique sans tenir compte aucunement de la science.
En effet 9 agences sur 10 ont déclaré le glyphosate inoffensif pour la santé humaine et une seule (le CIRC) l’a déclaré potentiellement cancérigène au même titre que le sel de cuisine, la charcuterie ou n’importe quels et nombreux produits de la vie courante. Depuis d’ailleurs cette agence s’est rétractée pour le classer inoffensif mais personne n’en tient compte bien sûr.
Voilà qu’un procès condamne Monsanto non pas pour la dangerosité de son produit, qui d’ailleurs ne l’est pas, mais parce qu’il n’est pas marqué sur l’étiquette que si on ne l’utilise pas correctement il y a danger. Je n’ai encore jamais lu sur le manuel de ma voiture que si je fonçais dans un mur avec, elle était dangereuse et que si par hasard j’en sortais vivant je pourrais attaquer Peugeot pour ne pas m’avoir prévenu, c’est à peu près pareil.
Avec ce procès, voilà qu’on interprète que le glyphosate est cancérigène alors que ce n’est pas du tout le rendu du tribunal, j’ai un peu l’impression de revenir au XVIe siècle lorsque Galilée a été condamné parce qu’il affirmait scientifiquement que la terre tournait autour du soleil contre l’avis majoritaire de tous ! Relisez l’histoire de Galilée tout y est, les dénonciations, les procès, les contrattaques scientifiques en vain, les parutions écrites et enfin la condamnation politique, à l’époque c’est l’église catholique qui tenait le pouvoir, pour avoir contredit les saintes écritures comme aujourd’hui l’utilisation du glyphosate contredit le Principe de Précaution érigé en écriture biblique, je veux dire constitutionnelle.
Voilà un produit universel qui n’est pas classé par la science plus dangereux que le sucre ou l’eau qu’on interdit comme un totem arraché à une puissance maléfique.
Regardez sur le site de l’ANSES appelé ephy.anses.fr qui classe tous les produits phytosanitaires,
voilà le classement du glyphosate :
R53 : Peut entraîner des effets néfastes à long terme pour L'environnement aquatique
Voilà sa seule phase de risque.

Maintenant le cuivre largement utilisé en agriculture biologique :
Xn : Nocif
  • N : Dangereux pour l'environnement
  • R22 : Nocif en cas d'ingestion
  • R38 : Irritant pour la peau
  • R41 : Risque de lésions oculaires graves
  • R50/53 : Très toxique pour les organismes aquatiques, peut entraîner des effets néfastes à long terme pour l'environnement aquatique.
Voilà je n’invente rien tout est vérifiable et c’est public et je pourrais vous prendre comme cela des centaines de substances diverses et pour certaines de la vie courante.

Mais le pire c’est qu’on va interdire l’utilisation du glyphosate pour la seule France avec une utilisation en interculture c’est-à-dire entre deux cultures, donc jamais sur une culture qui sera récoltée, et on va continuer d’importer 98% de notre besoin en protéines par le soja d’Amérique, OGM traité directement en pleine culture par ce glyphosate. Je ne parle même pas du colza canadien ou de la moutarde canadienne qui subit le même sort et qui produit 100% de la moutarde que nous consommons en France.

Alors si on interdit le glyphosate ou on ne trouve pas d’alternative chimique qu’est ce qui va se passer ? Et bien soit on reprendra le travail du sol mécanique à raison de plusieurs passages d’outils et de tracteurs avec la consommation de gasoil et l’émission de gaz à effet de serre ou on emploiera des produits comme le 2,4D toujours autorisé et qui a servit durant la guerre du Vietnam dans l’agent orange mélangé à du dicamba autorisé en 1967 classé à risque. Voilà un bon cocktail chimique efficace, guère plus cher que le glyphosate mais tellement plus toxique.

Ensuite on nous dit : « mais on n’a rien contre vous les agriculteurs on veut juste vous emmener à une agriculture qui se passe de pesticide et donc plus naturelle ».
Moi je réponds deux choses : la première êtes vous prêts à payer 40% plus chère votre alimentation pour compenser la perte de rendement ou le coût de distorsion économique avec les pays qui utilisent du glyphosate ? y compris dans la restauration collective qui tirent les prix vers le bas ?
Et la deuxième est mais vous êtes où tous ces gens qui veulent nous dicter notre façon de faire alors qu’il y a 50 ans vous avez déserté les petites fermes familiales, la campagne et la nature si parfaite ? pourquoi vous avez fui cette campagne où un agriculteur gagne 350€/mois pour 70h de travail par semaine pour aller vivre en ville et nous demander une alimentation à pas cher ? Pourquoi vous n’êtes pas restés croupir dans les petites fermes mais tellement bucoliques à vos yeux ? Pourquoi plutôt que nous faire la morale vous ne revenez pas reprendre des fermes pour nous montrer comment on peut bien vivre en bio, en permaculture ou autres façons si naturelles et si prometteuses pour faire fortune ?

J’ai été 5 ans en école d’agriculture, je suis régulièrement des formations, j’ai mon certiphyto que j’ai obtenu après 2 jours de formation aux produits phytosanitaires, je lis des revues techniques et scientifiques, je fais des expérimentations tous les ans avec des nouveaux produits et nouvelles façons de faire.
 La France a la meilleure alimentation du monde et la plus saine au point que les étrangers viennent en France pour notre gastronomie ! Et vous croyez que cette gastronomie elle pousse sur le champ de Mars ??
Alors foutez nous la paix !! et faites-nous confiance !!
Mais surtout si un jour vous deviez avoir faim vous qui nous donnez des leçons dans les villes, oubliez-nous et ne venez pas nous chercher comme en 1945 pour vous donner à manger !! Nous ne serons plus là et vous demanderez aux américains, aux russes ou aux chinois qui utilisent les OGM, le glyphosate et tant d’autres produits de vous donner à manger !



dimanche 22 juillet 2018

Macron 1 an après....



Tous ces jours le temps m’a manqué pour venir écrire ici quelques mots.
Mais les longues heures de moissonneuse ou de tracteur permettent la réflexion et depuis quelques jours je construisais dans ma tête un texte sur le 1 an de pouvoir du nouveau président de la république et de la nouvelle majorité parlementaire élus au juin 2017. Je ne pensais pas que l’affaire Benalla viendrait si bien appuyer ma réflexion.
En réalité je voulais juste éclairer l’électeur sur l’exercice du pouvoir à tous les niveaux en m’appuyant sur des exemples en cours dont celui national.
Je n’épiloguerai pas sur l’affaire qui fait toutes les unes de la presse depuis 3 jours et avec plus de relativité je veux confirmer ce que je prédisais et écrivais (on peut relire mes articles précédents) avant les élections nationales dernières.
Nous avons en réalité à la tête du pays un petit groupe d’hommes, constitués essentiellement d’Enarques, d’une même caste au service de puissances dont celles de l’argent. Une poignée d’hommes dirigent notre pays pour des intérêts bien différents de ceux de la France en faisant apparaître à grands frais de communication un esprit national.
La majorité constituée de députés « Internet » sont tous pour la plupart des godillots aux ordres n’ayant pas un soupçon de liberté ni en acte ni en parole, n’étant même pas écoutés.
Je le vis très nettement au sein de notre assemblée régionale où des députés macronistes y siégeant ne font que répéter en assemblée des éléments de langage dictés depuis Paris, le comique les poussant jusqu’à lire un texte parfois avec peu de rapport du sujet abordé à Lyon. Un bon tiers des députés macronistes ne siègent pas à l’Assemblée Nationale et les textes de loi sont adoptés avec moins de 100 députés présents en comptant ceux de l’opposition.
Dans mes responsabilités régionales je côtoie parfois avec mansuétude des fonctionnaires d’Etat loyaux et bons serviteurs complétement désemparés par le manque d’information, d’instruction et je ne parle même pas des financements qui n’arrivent pas, le ministère de l’agriculture est à la dérive.
L’assemblée des régions de France, l’assemblée des départements de France avec à sa tête le macro-compatible Bussereau, l’association des maires de France ont toutes claqué la porte des discussions avec l’Etat, du jamais vu.
Tout est dirigé par Macron et quelques hommes autour de lui faute de pouvoir s’appuyer sur une majorité expérimentée, un parti qui n’existe que dans sa permanence parisienne sans aucun relai local, bref le pouvoir exacerbé de la Ve république à l’Elysée.
1 an, 1 an et il en reste 4 à vivre alors qu’aucune réforme d’assainissement de la dette nationale n’a été entreprise créant un déficit budgétaire qui galope à la hausse, ne profitant même pas du peu de croissance mondiale comme tous les autres pays d’Europe.
Exercer le pouvoir pour défendre l’intérêt d’un petit groupe d’hommes richissimes, exercer le pouvoir sans projet de réforme en profondeur de l’Etat, exercer le pouvoir pour exercer le pouvoir n’a que peu de sens. Combien de ministres du gouvernement actuel avaient déjà exercé auparavant cette responsabilité et même combien avaient été élus ? Même pas le président lui-même…
Vouloir tout balayer, vouloir tout changer, faire du dégagisme dans une démocratie sans respecter le renouvellement normal par les générations est des plus dangereux.
L’exercice du pouvoir quel que soit le niveau a besoin d’expérience, de renouvellement collant au changement de génération tout en respectant la répartition de celles-ci au sein de la société.
L’exercice du pouvoir est un équilibre, un compromis basé sur des hommes révélant leurs qualités dont seule la démocratie en reste le juge.
La politique a besoin de clivages, d’idées tranchées, de caps et de directions fortes autour de projets concrets et mesurables dont les orientations sont très souvent de gros navires à faire changer leur cap avec du temps.
Macron comme tous ceux qui seraient tentés de faire croire au miracle du changement par le vide ou par la nouveauté comme on présente un nouveau produit en tête de gondole, ne feront que toujours duper les électeurs.
Ces derniers devront plus que jamais juger les candidats sur leurs actions politiques, sur leurs qualités et leurs défauts à défendre la cause publique, sur leur solidité à défendre les idées sur lesquelles ils ont exercé un mandat, à ne pas croire que demain on rasera gratis.
La démocratie moderne est entrecoupée de séquence de 5 à 6 ans suivant les mandats, le temps est à la fois assez long et assez court pour permettre le changement comme la pérennité des actions dans la continuité républicaine.
Tous les changements brutaux ont amené les extrêmes au pouvoir, gageons pour notre pays que cela ne vienne jamais, j’avais prévenu avant les élections j’ai de plus en plus peur que cela ne vienne pour finir.

jeudi 24 mai 2018

Des nouvelles de Sioule-Biogaz



Je ne vous ai pas donné de nouvelles de Sioule-Biogaz depuis longtemps mais en voici et plutôt bonnes.
Si je me suis abstenu aussi longtemps c’est que contrairement à tout ce qu’on pourrait penser les énergies renouvelables dérangent beaucoup de monde et si nous avons réussi à faire fonctionner notre unité et non sans mal, c’est après s’être battu contre vents et marées.

Nous avons perdu notre procès contre l’assurance de Méthajade (MMA) pour l’explosion de la cuve pour deux raisons essentielles, la première est que bien que nous ayons payé un contrat d’assurance Tous Risques Chantier et Tous Risques Montages et Essais à Méthajade, son patron Frédéric Delesquen a bien empoché la prime mais ne s’est jamais réassuré derrière donc pas assuré, nous avons essayé de faire marcher la responsabilité civile de Méthajade, mais comme celle-ci a déposé le bilan cette assurance ne pouvait pas marcher.
La deuxième raison est que l’expertise qui a été diligentée par le tribunal a un rendu très médiocre. L’expertise faite par Emmanuel Adler de la société Aconsult a été d’une légèreté remarquable sur le sujet. Un rapport en l’état de 12 pages dont seulement 4 pour répondre au tribunal sur un sujet aussi complexe, sans aucune mention ni description des organes de sécurité, sans même la fiche technique du constructeur des cuves, nous demandant en plus des 4000€ alloués, 6000€ supplémentaires pour s’adjoindre un sapiteur financier alors que ce travail fait partie de sa mission de base désignée par l’ordonnance du tribunal et que nous n'avons évidemment pas donné suite à cette demande. 

Pour sa plaidoirie, la partie adverse à court d’argument n’a rien trouvé de mieux que de reprendre des passages entiers des articles sur mon blog et de se demander si l’accident n’était pas intentionnel d’où ce silence depuis des mois.
Il est évident que sur la base d’un rapport sans intérêt, sans conclusion, sans chiffrage financier le tribunal ne pouvait que nous débouter.

Après avoir trouvé un accord de sortie avec Air-Liquide nous avons pris contact avec PRODEVAL pour construire un nouveau purificateur en remplacement qui correspondait davantage à la particularité de la méthanisation voie discontinue et qui pouvait inclure notre brevet de récupération du CO2 pour l’inertage des garages, étapes essentielles dans le fonctionnement de ce type de méthanisation pour produire du biométhane.
Durant la phase d’élaboration technique du nouveau purificateur et sa construction, nous avons tout réhabilité la partie méthanisation. Nous avons redimensionné la partie aspersion du percolât avec du matériel d’irrigation surdimensionné, revu la partie air, compresseur et vannes pneumatiques et changé les portes qui viennent désormais de Pologne, des portes très simples, sans joint gonflant.  Tout l’automatisme a été entièrement reconstruit après une analyse fonctionnelle, avec des fonctions inédites dans la souplesse et la sécurisation de l’exploitation qui permet des commandes pouvant modifier le fonctionnement en cours d’exploitation et donc rectifier la production de gaz, assisté par une instrumentation sur les différents réseaux, tout est quasiment mesurable et paramétrable. Un grand travail de qualité grâce à la société APIWATT. 

Depuis janvier PRODEVAL a installé le purificateur, le 22 février l’injection commerciale commençait en constante progression pour arriver à des pics de production dépassant les calculs théoriques à plus de 700Nm3 par jour, même si celle-ci reste fluctuante à un niveau plutôt élevé permettant d’assurer désormais la rentabilité de l’installation.
Nous avons sorti beaucoup de résultats et de conclusions sur l’exploitation de la méthanisation et le paramétrage du purificateur en collaboration avec les équipes de PRODEVAL très à l’écoute avec des techniciens très compétents et réactifs et avons vraiment un purificateur paramétré à notre main, performant qui suit la production de biogaz. L’air et donc l’azote, est toujours l’ennemi de la qualité, il faut absolument aucune entrée d’air, ce qui peut être acceptable en cogénération mais impossible en production de biométhane. Une défaillance d’un simple joint peut faire monter le taux d’azote à 3% ou plus et rendre impropre à la commercialisation le biométhane, et comme tout fonctionne en dépression l’étanchéité est la clé de tout d’où l’importance de notre système d’injection de CO2 qui outre les fonctions d’inertage maintien la pression en cas de chute trop forte.  Les meilleures productions de biogaz sont lorsque les garages sont en dépression donc leur étancheité est primordiale ou modifiable. Nous avons mesuré que des garages en pression pouvaient produire de 20 à 30% de moins que des garages en dépression, c’est normal la pression et la saturation en biogaz inhibe la production de gaz, alors que la dépression la favorise.  
L’inertage au CO2 dès la fermeture des portes après remplissage chasse l’air et permet une atmosphère anaérobie immédiate.
Au passage notre inertage au CO2 en phase finale de vie des garages est très sécurisant et c’est une folie de chasser le biogaz avec un fort pourcentage de méthane avant ouverture avec de l’air, le pouvoir explosif est alors très fort, 5 à 15% de méthane avec de l’air possède un pouvoir explosif,  il y aura un jour un accident par une simple étincelle d’un ventilateur, de l’électricité statique dans l’air ou autres pouvoirs d’explosion.  

En revanche le poste d’injection de GRDF est toujours la galère et très, trop souvent nous ne pouvons injecter à cause de la défaillance de cet équipement que nous louons par obligation fort cher. Dans la première période de production avant le changement de purificateur, nous avions eu des problèmes de compteur, d’odorisation, de mesure et d’analyses, heureusement nous pouvions avoir accès au poste et avons résolu bien des problèmes nous-mêmes. Mais désormais l’entrée est interdite ce qui fait qu’en cas de panne de courant par exemple il faut faire venir un technicien de Clermont (70km) pour appuyer sur un bouton et c’est nous qui lui disons lequel. Mais nous avons toujours des problèmes avec le chromatographe qui analyse le gaz et on nous avait dit qu’il n’y avait pas plus précis et fiable et nous voyons surtout qu’il n’y a pas plus capricieux, peu fiable tant dans son fonctionnement que dans ses analyses. Nous avons 3 séries d’analyseurs en ligne en amont qui disent tous pareil et bien le chromatographe lui, en donne une différente et bien sûr si elle n’est pas bonne ferme la vanne. Cet appareil est sensible au chaud, au froid, aux vibrations, nous en sommes au deuxième remplacement total et au moins à la quatrième carte électronique. L’odorisation fonctionne quand elle y pense et régulièrement il faut changer une pompe ou régler le dosage. Et bien entendu les pannes sont souvent le vendredi ce qui fait des réparations le lundi ou le mardi suivant car les réparations c’est bien sûr en jours ouvrables. 
Et puis toujours ce combat avec GRDF sur le manque de souplesse des normes d’injection. Leur raisonnement est entièrement basé sur le gaz fossile sans tenir compte que la méthanisation est une activité vivante et donc aléatoire tant sur la quantité que sur la qualité. Dès que le gaz descend en dessous d’un dixième de la norme la vanne d’injection se ferme. Cela oblige donc à mettre une purification démesurée et donc très couteuse alors qu’une simple souplesse ferait baisser le coût de l’ensemble de 20 à 30% et pourrait multiplier les projets surtout agricoles. Mais la politique de GRDF c’est des gros projets très couteux afin de respecter la norme ! la norme c’est pire que les écritures saintes, même si à côté de cela 98% du gaz consommé en France est importé et qui ne respecte pas cette norme. Je reste persuadé que les petits projets agricoles sont possibles et rentables si on assouplit les normes et qu’on tient compte du pouvoir de dilution dans le réseau.
On nous oblige à respecter toutes les normes pour une production de 30Nm3/h injectée alors qu’à 200 mètres de nous une usine en consomme 2000Nm3/h ! C’est complètement fou et ubuesque.
Mais en respectant la norme tout le monde est couvert même si ça ne sert à rien, GRDF, la DREAL, la CRE, tous ces gens dans les bureaux ne prennent aucun risque alors que nous faisons tourner l’unité 24h/24, 7j/7 et que nous avons investi 1,7M€.
Au passage le Crédit-Agricole Centre-France a toujours été un partenaire fiable dans nos malheurs, patient sur les remboursements, à notre écoute et même de bons conseils.

En conclusion nous sommes arrivés à faire fonctionner la seule et unique unité de méthanisation en voie discontinue en France pour de l’injection de biométhane de manière rentable en accumulant une expertise et une somme de renseignements sur le fonctionnement de la méthanisation et de la purification avec la collaboration efficace de gens compétents, à notre écoute et capables de transposer techniquement notre vision du fonctionnement. Il reste beaucoup encore à apprendre notamment sur le fonctionnement biologique de la méthanisation, nous continuons l’expérimentation pour améliorer notre niveau de production, des améliorations sur la partie technique seraient à apporter, mais le manque de financement nous limite et nous verrons dans le temps celles qui seront possibles.