samedi 4 septembre 2021

Petite histoire politique et syndicale à Mont sur Rivière

 

Je vais vous raconter une petite histoire sur le syndicalisme et la politique dans une petite ville rurale que je nommerai Mont sur Rivière. N’y voyez absolument aucune ressemblance ou rapprochement avec des faits ou personnes existants ou ayant pu exister, ce serait une pure coïncidence.

Un jour de fin d’été 2019 le journal local qui s’appelait La Plaine, titrait « le syndicalisme fait son entrée dans la ville ».

Il se trouve que cette petite ville est gérée pour son plus grand bien par la droite politique depuis 1983 et 2020 s’annonce comme un tournant avec la transition entre deux équipes.

La gauche à cette occasion prendrait bien ce petit bastion et pour ce faire envoie un grand monsieur de la ville, un homme ayant fait de hautes études dans l’administration à Paris, ayant été plusieurs fois conseillers de ministres, ayant participé à la gestion de la grande province des Monts d’Auvergne et ayant même été représentant du peuple à la chambre basse. Autant dire qu’il n’allait faire qu’une bouchée du candidat de droite, agriculteur de métier, n’ayant fait que l’Ecole Nationale d’Agriculture locale, un peu rugueux au premier abord mais sachant bien compter pour les sous de ses concitoyens.

Le monsieur de la ville pour mettre toutes ses chances de son côté s’accoquina les services d’un agent municipal qui veillait au bon stationnement des automobiles et du passage des enfants des écoles sur les passages piétons.

Cet agent avait en 2018 tenté sous les couleurs d’un syndicat orange de constituer une liste syndicale lors des élections des personnels municipaux mais sans doute par manque d’expérience et de candidats avec lui, il avait falsifié les papiers ce qui avait été rejeté par le maire de l’époque.

Cela ne l’a pas empêché de faire la campagne municipale aux côtés du monsieur de la ville, même sous son bel uniforme et pendant le service, il allait vers les personnels de la ville, les habitants de Mont sur Rivière surtout les jours de marché, porter la bonne parole et dire pour qui il fallait voter, utilisant même un compte de réseau social ayant un rapport avec les boucs.

Les élections sont donc arrivées et trois listes se présentèrent aux suffrages des Rivièremontais, ce qui n’était jamais arrivé depuis fort longtemps, celle de l’agriculteur de droite, celle du monsieur de la ville de gauche et une troisième qui avait été initiée par un avocat de la province, toujours très joyeux et bien habillé mais qui pour des raisons professionnelles avait dû renoncer au dernier moment en laissant sa place à la fille d’un ancien industriel de la ville, venant elle aussi de la capitale provinciale.

Comme c’était prévisible le maire sortant de droite a été largement élu dans un contexte un peu bizarre dans lequel une mauvaise grippe avait fait peur à beaucoup de monde dans la ville le jour du vote.  

Le monsieur de la ville ne fût pas content du tout d’avoir perdu, si bien que vexé il demanda au tribunal provincial de lui donner raison, comment lui un monsieur qui a fait les lois, qui avait connu tous les ministres depuis le siècle précédent avait perdu contre un paysan ? c’était impensable ! Malheureusement le tribunal comme les électeurs lui donna tort.

Le monsieur de la ville avait plus d’un tour dans son sac et avec son expérience de Paris il savait comment manipuler les gens et particulièrement avec l’aide des syndicats. Il en avait d’ailleurs beaucoup usé avec l’agent de la ville du syndicat orange.

Mais le maire quelques jours après son élection commença à ouvrir les placards, les tiroirs de son prédécesseur et trouva des choses fortes intéressantes sur l’agent du syndicat orange.

Il trouva notamment que cet agent avait utilisé des décharges syndicales durant son temps de travail, c’est-à-dire des heures payées par les Rivièremontais pour faire du syndicalisme, pour plus de 200 heures sur 18 mois sans autorisation et avec une fausse signature de son syndicat. Il avait aussi fait la campagne du monsieur de la ville sur ce temps syndical. En même temps qu’il était employé de la ville il cumulait un emploi à durée indéterminée dans un club sportif, avec un gros salaire sans autorisation du maire ce qui est formellement interdit dans la fonction publique et même il donna des cours pendant son temps de travail et son temps syndical, ce qui revenait à ce qu’il soit payé par les Rivièremontais et les adhérents du club de sport en même temps. C’était suffisamment grave pour que le maire saisisse la justice qui lui donna raison en condamnant l'agent à rembourser la commune de son salaire passé au club sportif. 

Très énervé que le monsieur de la ville qu’il soutenait ait perdu, l’agent entra un jour dans le bureau du nouveau maire en furie pour lui dicter ce qu’il devait faire avec les agents bloqués par cette mauvaise grippe, alors que lui-même restait payé chez lui et touchait même la prime d’inactivité pour ne pouvoir travailler dans son club sportif.

Il faut en convenir cet agent était très malhonnête, peu respectueux du syndicat ni des travailleurs qu’il défendait, au point que des dirigeants du syndicat orange s’était déplacés de Paris pour l’entendre et rencontrer le maire.

Ce dernier décida au début de son mandat de changer d’affectation cet agent, car il ne le trouvait pas très efficace à gérer le stationnement des voitures, pour lui donner une tâche très utile à la propreté de la ville.

En conseil municipal le monsieur de la ville furieux qu’on touche ainsi à son petit protégé s’insurgeât et demanda le vote à bulletin secret prétendant une chasse au diable et bien qu’avec tout son groupe il vota contre en soutien à l’agent, la décision fut tout de même actée, d’autant plus que les collègues de l’agent avaient voté favorablement pour cette mutation préalablement en conseil social.

Mais voilà que l’agent, sans doute touchée par la mauvaise grippe, tomba malade et on ne le revit plus au travail durant de très longs mois, heureusement il pouvait vivre chez lui sur ses indemnités qu’on donne aux malades sans rien faire.  

Par un beau jour du printemps suivant il revint au travail, coïncidence en même temps il déclara sa candidature pour être conseiller à la capitale départementale avec le monsieur de la ville, pas sur le même territoire mais avec le même parti politique. Mais en plus l’agent présenta en même temps sa candidature pour être conseiller à la capitale de la grande province contre son maire lui-même candidat.

C’était chose claire, l’agent pas très vertueux voulait mettre en œuvre ses mauvaises pratiques, et tartufferies en collaborant avec le monsieur de la ville très manipulateur, sous le parti politique de la défense des travailleurs, des fonctionnaires et de la nature.

Heureusement les électeurs pleins de bon sens n’accordèrent leur confiance ni à l’un ni à l’autre et chacun dû aller chez le tailleur s’acheter le haut d’un nouveau costume.

Mais le monsieur de la ville lui n’était toujours pas content d’avoir perdu les élections municipales et au tribunal, il avait avec lui sur sa liste des gens qui faisaient partie d’un autre syndicat, le rouge, pour en découdre avec le vilain maire de droite. 

Ils avaient repéré qu’un autre agent de la ville venait d’arriver de la capitale provinciale et avait occupé des responsabilités dans ce syndicat rouge. Les anciens de ce syndicat rouge qui faisaient partie de la liste du monsieur de la ville le connaissait bien. Il y avait là deux anciens travailleurs qui avaient beaucoup peiné tout au long de leur carrière, l’un avait travaillé dans la compagnie électrique nationale et l’autre avait trié le courrier aux services des postes et télécommunications en ayant un petit job de correspondant de presse.

Mais fin de la première partie. Je vous raconterai la suite dans quelques temps autour de ce syndicat rouge, une histoire de bibliothèque, la venue d’un monsieur à grosses moustaches, un syndicaliste qui aimait beaucoup les petits enfants et plein d’autres choses avec les syndicalistes locaux du syndicat rouge.   

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