mardi 17 juin 2014

Sioule-Biogaz, projet d'injection de biogaz (suite)


Il est temps de vous donner quelques nouvelles de notre projet de méthanisation et de l’avancement des travaux de la SARL Sioule-Biogaz en vue de l’injection de gaz dans le réseau GrDF.
Si nous sommes restés quelques peu silencieux depuis mon dernier post c’est que tout ne s’est pas vraiment passé comme prévu.
En effet depuis fin décembre lorsque nous avons chargé le premier garage, Méthajade a commencé à présenter des signes de faiblesse suite au dépôt de bilan de la maison mère Solar Ener Jade.
Ainsi les relations avec Frédéric Delesquen sont devenues tendues car les engagements contractuels devenaient de moins en moins respectés. Le retard sur la production de gaz s’accroissait, l’installation ne se terminait pas et mêmes des éléments pourtant réglés par facturation n’étaient pas installés au point que nous avons commencé à lister des réserves et des manquements échangés bien sûr par courriers recommandés.
Fin février les documents contractuels signés par M.Delesquen ou ses fondés de pouvoir n’étaient plus du tout respectés et toujours pas de production de gaz pour la commercialisation faute de connaître la quantité et la qualité de ce gaz.
Arriva ce qui devait arriver Méthajade a déposé son bilan le 5 mars.
La période qui s’est écoulée ensuite a été mise à profit par les employés de Méthajade pour finir avec les moyens du bord et tester la qualité du gaz produit, malheureusement un gros problème s’est avéré que Méthajade ne semblait pas avoir pris en compte malgré les spécification du gaz connues et imposées par GrDF, à savoir une quantité d’azote trop importante dans le biométhane ne permettant pas sa commercialisation. Cette quantité d’azote est due pour une part au défaut d’étanchéité du bâtiment et à l’introduction d’air lors du chargement et déchargement des garages. Si pour faire tourner des moteurs en cogénérations cette quantité d’azote est moins grave quoique provocant une usure plus rapide du moteur, en injection dans le réseau de GrDF c’est interdit.
L’azote ne pouvant être éliminé lors de la purification il faut donc trouver un moyen de l’éliminer lors de la méthanisation.
Mais nous n’avons pas eu le temps de finir les essais car le 12 mars nous avons refusé la réception de l’unité que souhaitait Frédéric Delesquen à cause de pas moins de 33 réserves et 11 manquements dont certaines mettant en cause la nature même du projet.
Faute de moyens financiers par son dépôt de bilan Méthajade n’a à partir de ce jour pas pu suivre le fonctionnement de l’unité qui tournait à plein régime sans valorisation du gaz.
Et le 23 mars faute de surveillance une cuve à percolât a explosé. Immédiatement nous avons prévenu M.Delesquen et le lundi avons fait de même avec son assurance COVEA-RISK, son courtier en assurance O2A à Nantes, l’administrateur judiciaire l’étude Dolley à Nantes sans qu'aucun de ces protagonistes ne bougent le petit doigt malgré un accident sur installation classée au titre de l’environnement.
Et pour cause en contactant l’assurance celle-ci nous a appris que Frédéric Delesquen n’avait jamais souscrit les assurances contractualisées avec nous et que nous avons même payées.
Ainsi depuis le 23 mars l’unité est arrêtée et des contacts sont en bonne voie avec des repreneurs de notre chantier pour le réparer et le terminer.
Bien entendu nous entreprenons des suites judiciaires à l’accident, voir les malfaçons contre tous ceux qui n’ont pas respecté leurs engagements.
Il faut par contre tirer des enseignements de cette situation. Un soutien sans faille du Crédit Agricole, de même de GrDF, de GDF-Suez, d’Air-Liquide et de l’ADEME qui prend bien en compte cette problématique azote.
Que malgré un dossier blindé juridiquement de notre part, un sentiment d’impuissance envers des contractants qui ne respectent ni leurs engagements ni leur parole.
Que l’injection du biogaz n’est pas un parcours de santé par des normes de qualité du gaz les plus drastiques au monde rendant difficile la production de gaz produite par des matières vivantes et par nature évolutives. Il est complètement différent d’extraire du gaz fossile dont la quantité est gigantesque et de qualité constante par rapport à des unités de méthanisation petites en comparaison et dont l’approvisionnement est aussi varié que le nombre de projet.
Les études des projets à l’avenir devront non seulement évaluer le pouvoir méthanogène des intrants mais aussi leur potentiel en éléments ou gaz non désirables dans les spécifications de GrDF.
On voit beaucoup de projet se bâtir sur la méthanisation de déchets alimentaire, il faut savoir qu’une seule orange dans une unité de méthanisation peut polluer le gaz en COV (composés organiques volatils) et le rendre impropre à l’injection sans traitement préalable, et les exemples sont nombreux comme cela.
Sans doute que l’injection de gaz par le procédé de méthanisation a de beaux jours devant elle, mais il faudra obligatoirement ou trouver des purifications efficaces et totales ou un assouplissement de la réglementation, sinon il y aura beaucoup de projets mais peu d’élus.

Enfin nous allons dans les semaines à venir étudier les différentes propositions de finir notre projet et nous retiendrons l’entreprise qui nous apportera les meilleurs garanties de production au coût le plus proche du montant initial prévu. 

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