Ce titre pourrait paraître curieux pris au premier degré,
mais c’est au second qu’il faut le lire
pour comprendre que déjà et de plus en plus nous allons confier notre
alimentation à d’autres que les paysans européens.
Ceci pour au moins deux bonnes raisons que sont la
disparition des terres agricoles en France et l’excès de réglementations et de
précautions sur notre agriculture.
Sur ce dernier point le législateur n’a de cesse d’accabler
les agriculteurs sous des normes toujours plus contraignantes et complexes au
nom de la préservation de l’environnement et des personnes limitant les
rendements. Il faut juste indiquer à ce stade que malgré la pollution et les
méthodes destructrices sur l’environnement l’âge moyen de fin de vie vient de
passer de 85 ans à 87 ans sur deux années et que de plus en plus de gens
viennent habiter dans des espaces aérés. Quelle motivation ont donc nos
concitoyens pour venir habiter dans une campagne qui pollue et où on s’empoisonne ?
Et justement ces gens qui habitent de plus en plus les
campagnes viennent consommer directement ou indirectement des terres agricoles,
qui par force se réduisent, sources de leur alimentation.
Je regardais récemment un livre sur nos campagnes à la sortie
de la guerre alors qu’il n’y avait que 50 millions d’habitants en France au
lieu des 64 millions d’aujourd’hui. Je revoyais ces villages de 300 âmes avec 4
bistrots, 2 bouchers, 3 boulangers, 1 poste, 1 école 1 gare et 1 hôtel
restaurant. Il ne reste plus dans ce village …qu’un bistrot, et pourtant il y a
maintenant 400 habitants qui travaillent tous à la ville dans d’immenses zones
industrielles ou centres administratifs et qui possèdent tous leur pavillon sur
1000 m² de terrain.
Loin de moi de vouloir revenir à l’époque de la bougie ou la
moyenne de fin de vie était à 60 ans. Par contre une meilleure utilisation de
l’espace permettrait sans doute une économie de consommation de terres
agricoles.
Pendant ce temps d’imposants groupes financiers multinationaux
défrichent en Afrique, remettent en production les terres fertiles d’Europe
Centrale ou d’Amérique du Sud.
Et malgré des rendements faibles sur des terres immenses,
leurs productions demain gavée de produits phytosanitaires sans homologation
viendra toujours plus inonder nos rayons alimentaires, à grands coûts de
déplacements sans payer l’écotaxe.
Je ne parle même pas du bio dont la production
conventionnelle dans ces pays lointains est baptisée bio en passant la douane.
Il faudra sans doute pour éviter demain des scénarios
catastrophes tels ceux de la viande de cheval ou la grippe H1N1, que nos
concitoyens européens reviennent à un peu plus de raison en acceptant une
hausse des rendements par des moyens dont la science homologuée ne présente
aucun danger, et un peu moins de gourmandise sur les surfaces à bétonner.
Sinon quand nous serons 70 millions de français à qui
confierons nous notre garde manger ?
Vous avez raison la façon dont sont traités les sols est effrayante!
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