Lors du congrès de la FNSEA à Montpellier nous avons
auditionné les sept candidats à l’élection présidentielle qui ont accepté
l’invitation de Xavier Beulin.
Je regrette beaucoup que Jean-Luc Mélanchon n’ait pas daigné
venir jusqu’à nous pour donner sa vision de l’agriculture française et
européenne. Le parti communiste, surtout dans notre département, a une
tradition agricole ancienne et des points de vue respectables, même si tous ne
sont pas obligés de les partager, ainsi qu’un vrai fondement dans le
syndicalisme agricole. Au milieu des sept autres candidats il aurait sans doute
pu faire entendre une parole différente.
Puisqu’ils sont passés dans l’ordre alphabétique je
respecterai cet ordre dans mon analyse. François Bayrou nous a raconté sa
petite histoire du paysan du Béarn et joué de sa fibre paysanne pour nous
donner une vision de l’agriculture française et européenne pas très réaliste,
ou plus exactement tellement réaliste qu’on ne voit guère comment il pourrait
changer quelque chose. Je passerai vite sur Jacques Cheminade et Nicolas
Dupont-Aignan, l’exercice pour eux était de se faire voir.
Marine Le Pen aura sans doute au cours de l’exercice perdue
toute crédibilité et les quelques sympathies qu’elle comptait dans les rangs du
monde agricole. En démolissant la PAC, en s’en prenant à l’agriculture moderne,
mais surtout en diffamant publiquement dans notre congrès Xavier Beulin alors
que c’est lui-même qui l’avait invité, la candidate de l’extrême droite a
remporté contre elle l’unanimité des délégués présents. S’en prendre à notre
président en l’accusant de lobbyiste peu influent, chef d’entreprise volant ses
propres agriculteurs, ainsi qu’en l’accusant de défendre les OGM sans le dire
contre l’avis de sa base et ceci devant les agriculteurs ayant porté Xavier
Beulin à la présidence de la FNSEA a dépassé toutes les bornes admissibles.
François Hollande bien que peu ponctuel, ou ayant la volonté
de se faire désirer, a, au cours des quinze minutes qui lui étaient réservées,
endormi la salle par une allocution monocorde dans la forme mais sans fond.
Aucune idée, aucun projet, aucune vision nouvelle n’est venue égayer son
discours, des égratignures au pouvoir en place ont été sa seule thématique. On
a ressenti un candidat désintéressé des questions agricoles, venant dans un
passage obligé flatter le monde agricole en étant lui-même persuadé qu’il ne
puiserait dans l’auditoire aucun suffrage acquis à sa cause.
Eva Joly était attendue et notre président nous avait
auparavant demandé d’avoir de la retenue envers une candidate souvent conspuée
dans le monde agricole. Je dois dire qu’elle s’en est plutôt bien sortie, et
par son discours franc elle a tenté de démontrer ce qui nous rapprochait et ce
qui nous éloignait. Certes elle défend une vision environnementaliste de
l’agriculture, mais j’ai ressenti une candidate personnellement consciente de
l’importance de notre métier, et son discours était parfois différent des idées
du parti qu’elle représente. Eva Joly représente le parti écologiste, je ne
suis pas sur que sur le dossier agricole sa vision personnelle soit si verte.
Nicolas Sarkozy venait s’exprimer dans une salle acquise à
sa cause, le monde agricole votant traditionnellement à droite. Mais depuis
2007 le grenelle de l’environnement est passé par-là et bien des mesures sont à
mettre à son passif. Mais il a su éviter dans ses propos les dossiers qui
fâchent, et mettre en exergue ses réussites surtout européennes. Sa fougue de
candidat, sa maîtrise des sujets et quelques annonces encore possibles en tant
que président de la république, notamment sur l’utilisation de l’eau, a attiré
à lui toute l’affinité du public présent. Il a répété qu’il était le président
de la France qui se lève tôt et qui travaille, et ces mots prennent tout leur
sens devant des agriculteurs.
Pour conclure je transcrirai ici cette phrase que j’ai
écouté en boucle dans toutes les discussions au cours du buffet qui a suivi ce
grand oral : « avant je ne savais pas pour qui voter, maintenant je
sais pour qui je ne voterai pas ! »
auditionné les sept candidats à l’élection présidentielle qui ont accepté
l’invitation de Xavier Beulin.
Je regrette beaucoup que Jean-Luc Mélanchon n’ait pas daigné
venir jusqu’à nous pour donner sa vision de l’agriculture française et
européenne. Le parti communiste, surtout dans notre département, a une
tradition agricole ancienne et des points de vue respectables, même si tous ne
sont pas obligés de les partager, ainsi qu’un vrai fondement dans le
syndicalisme agricole. Au milieu des sept autres candidats il aurait sans doute
pu faire entendre une parole différente.
Puisqu’ils sont passés dans l’ordre alphabétique je
respecterai cet ordre dans mon analyse. François Bayrou nous a raconté sa
petite histoire du paysan du Béarn et joué de sa fibre paysanne pour nous
donner une vision de l’agriculture française et européenne pas très réaliste,
ou plus exactement tellement réaliste qu’on ne voit guère comment il pourrait
changer quelque chose. Je passerai vite sur Jacques Cheminade et Nicolas
Dupont-Aignan, l’exercice pour eux était de se faire voir.
Marine Le Pen aura sans doute au cours de l’exercice perdue
toute crédibilité et les quelques sympathies qu’elle comptait dans les rangs du
monde agricole. En démolissant la PAC, en s’en prenant à l’agriculture moderne,
mais surtout en diffamant publiquement dans notre congrès Xavier Beulin alors
que c’est lui-même qui l’avait invité, la candidate de l’extrême droite a
remporté contre elle l’unanimité des délégués présents. S’en prendre à notre
président en l’accusant de lobbyiste peu influent, chef d’entreprise volant ses
propres agriculteurs, ainsi qu’en l’accusant de défendre les OGM sans le dire
contre l’avis de sa base et ceci devant les agriculteurs ayant porté Xavier
Beulin à la présidence de la FNSEA a dépassé toutes les bornes admissibles.
François Hollande bien que peu ponctuel, ou ayant la volonté
de se faire désirer, a, au cours des quinze minutes qui lui étaient réservées,
endormi la salle par une allocution monocorde dans la forme mais sans fond.
Aucune idée, aucun projet, aucune vision nouvelle n’est venue égayer son
discours, des égratignures au pouvoir en place ont été sa seule thématique. On
a ressenti un candidat désintéressé des questions agricoles, venant dans un
passage obligé flatter le monde agricole en étant lui-même persuadé qu’il ne
puiserait dans l’auditoire aucun suffrage acquis à sa cause.
Eva Joly était attendue et notre président nous avait
auparavant demandé d’avoir de la retenue envers une candidate souvent conspuée
dans le monde agricole. Je dois dire qu’elle s’en est plutôt bien sortie, et
par son discours franc elle a tenté de démontrer ce qui nous rapprochait et ce
qui nous éloignait. Certes elle défend une vision environnementaliste de
l’agriculture, mais j’ai ressenti une candidate personnellement consciente de
l’importance de notre métier, et son discours était parfois différent des idées
du parti qu’elle représente. Eva Joly représente le parti écologiste, je ne
suis pas sur que sur le dossier agricole sa vision personnelle soit si verte.
Nicolas Sarkozy venait s’exprimer dans une salle acquise à
sa cause, le monde agricole votant traditionnellement à droite. Mais depuis
2007 le grenelle de l’environnement est passé par-là et bien des mesures sont à
mettre à son passif. Mais il a su éviter dans ses propos les dossiers qui
fâchent, et mettre en exergue ses réussites surtout européennes. Sa fougue de
candidat, sa maîtrise des sujets et quelques annonces encore possibles en tant
que président de la république, notamment sur l’utilisation de l’eau, a attiré
à lui toute l’affinité du public présent. Il a répété qu’il était le président
de la France qui se lève tôt et qui travaille, et ces mots prennent tout leur
sens devant des agriculteurs.
Pour conclure je transcrirai ici cette phrase que j’ai
écouté en boucle dans toutes les discussions au cours du buffet qui a suivi ce
grand oral : « avant je ne savais pas pour qui voter, maintenant je
sais pour qui je ne voterai pas ! »
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