mardi 19 janvier 2010

OGM: rapport du HCB


Le 22 décembre 2009 le Haut Conseil des Biotechnologies (HCB) rendait son avis sur la culture potentielle du maïs modifié génétiquement, le MON810.
Cet avis motivé sur 32 pages est clair : « Au vu des expérimentations françaises la technologie du maïs MON810 qui contrôle efficacement les insectes que sont la pyrale et la sésamie, apparaît comme une alternative pour satisfaire l’exigence sanitaire des aliments de l’homme et de l’animal et cela permet également une diminution de 50% de l’utilisation des insecticides »
Cependant le ministère de l’environnement ayant institué un Comité Economique, Ethique et Social (CEES) pour se prononcer sur le bien fondé de l’utilisation des OGM donne un avis défavorable en estimant que « les avantages d’une autorisation de la culture du maïs MON810 ne l’emportent pas sur les inconvénients »
L’avis de ce comité était de toute façon acquis à la cause par avance de la non-culture de ce maïs vu que les 14 membres que composent ce comité sont des représentants choisis dans les associations hostiles aux OGM, tels Greenpeace, FNE, les Amis de la terre, la Confédération Paysanne etc…
Qui plus est un comité Théodule remet en cause un avis élaboré par pas moins de 40 scientifiques !
Quelques extraits de ce rapport :
« Plusieurs études menées en laboratoire sur l’abeille ne font apparaître aucun effet adverse de la toxine du MON810 sur cet insecte » A quoi répond Jean-Marie Sirvens membre du CEES au titre de l’Union nationale d’apiculture française, que « autoriser le MON810 reviendra à condamner l’apiculture » Sur quelles bases scientifiques cet homme là se prononce, nul ne le sait…
Le HCB : « le maïs Bt apparaît comme essentiel pour prévenir la contamination par les mycotoxines » s’appuyant sur le résultat de 84 parcelles expérimentales cultivées en Europe centrale (vu qu’il est interdit d’expérimenter en France …!) En comparant des cultures modifiées et non modifiées, ces dernières n’ayant pu être commercialisées pour plus de 60% d’entre elles par un taux très élevé de mycotoxine contre néant pour les cultures OGM.
A cela les environnementalistes s’appuient sur une étude de Hammond et al, affirmant qu’en ce qui concerne les OGM « les risques ne sont pas correctement évalués » car cette étude révèle qu’elle « ne permet ni de démontrer l’existence d’un effet préoccupant pour la santé, ni de démontrer rigoureusement l’absence d’un tel effet. »
En clair l’étude ne démontre pas l’existence de quelque chose qui n’existe pas…. ! En effet même avec les méthodes les plus sophistiquées en statistiques il reste difficile de prouver la non-existence…
Sylvie Pardelle du mensuel UFC-Que Choisir, en commentaire sur la publication du rapport, note ensuite que les avantages du maïs MON810 ne seraient qu’en cas d’une forte attaque de Pyrale. M de La Palice n’aurait pas mieux dit… Or poursuit elle « les infestations n’étant pas régulières il est par conséquent difficile de définir des zones avec un risque avéré ». Est-ce que sur le même principe on peut considérer inutile de prendre une assurance auto si l’on est pas certain d’avoir un accident de voiture ?
Charles Pernin membre du CEES déclare « qu’il n’est pas permis de mettre en évidence d’avantages directs du MON810 pour le consommateur ». Ce monsieur oublie très vite que des millions de tonnes de soja et maïs OGM sont importés en Europe chaque jour rentrant directement dans la composition des aliments des animaux que nous mangeons et même directement dans nos aliments…. !
Mais plus au fond du problème la culture du maïs génétiquement modifié n’est pas là pour apporter un avantage premier au consommateur, mais bien plus pour sécuriser le producteur sans pénaliser le premier.
Avec un tel raisonnement on devrait interdire les tunneliers plus sécurisant et moins pénibles pour les employés qui creusent des tunnels, au profit de la dynamite et des pioches bien moins onéreuses, puisque que l’utilisateur du tunnel ne ferait aucune différence lors de l’utilisation du tunnel… !On le voit bien le problème de la culture des OGM en France et en Europe tient bien plus du dogme et de l’utilisation à des fins politiques, jouant sur la crainte de celui qui ignorant et crédule est bien plus bien plus sensible aux marchands de peur qu’aux scientifiques si nombreux soient ils. Et les médias une fois de plus, préfèrent se faire le relais de la peur, bien plus vendeur que l’avis scientifique difficilement compréhensible du citoyen moyen.

4 commentaires:

  1. Cultilandes19 janvier, 2010

    Bonne métaphore du tunnelier!
    Autre bonne analyse: http://www.agriculture-environnement.fr/spip.php?article604

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  2. Je suis tout à fait d'accord avec votre reflexion sur l'avis du CEES du HCB,et votre opinion est aussi celle de l'AFBV ( Association française des biotechnologies végétales: www.biotechnologies-vegetales.com), présidée par le professeur Marc Felous et parrainnée par Axel Kahn.
    L'AFBV a besoin du soutien de professionnels comme vous. Merci d'en faire connaitre l'existence autour de vous et l'AFBV serait heureuse de vous accueillir parmi ses membres.

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  3. Je suis tout à fait d'accord avec votre reflexion sur l'avis du CEES du HCB, avis qui est aussi celui de l'AFBV ( Association française des biotechnologies végétales: www.biotechnologies-vegetales.com), présidée par le professeur Marc Felous et parrainnée par Axel Kahn.
    L'AFBV a besoin du soutien de professionnels comme vous. Merci d'en faire connaitre l'existence autour de vous et l'AFBV serait heureuse de vous accueillir parmi ses membres.

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  4. Vous ne reprenez pas le commentaire du Comité scientifique sur le fond. Je vous le rappelle tel que figurant dans l'avis du HCB :

    "Parmi les points remarquables, le CS a noté:
    -
    que le dossier de Monsanto ne suit pas les nouvelles recommandations en termes dʹanalyse statistique ;
    -
    que la fonctionnalité du transgène entraîne la diminution attendue des espèces cibles ;
    -
    que la surveillance de l’apparition de résistance parmi les cibles, pyrale et sésamie, ainsi que les effets sur les espèces non‐cibles, sont abordés par les plans de surveillance que propose le pétitionnaire. Ces plans devront être validés par le Comité de surveillance biologique du territoire ;
    -
    que les plans de surveillance mis en place et un contrôle des plantations permettraient de mieux estimer les risques de dissémination du transgène dans des maïs non OGM ;
    -
    que certaines questions nʹont cependant pas trouvé de réponses définitives, du fait de lʹabsence dʹeffets majeurs et/ou faute de données suffisantes, que seule lʹexpérimentation en laboratoire ou en champ permettrait dʹobtenir.

    La majorité des items est un profond désaveu de la méthode d'évaluation proposée par Monsanto. Elle inflige un sérieux revers sur la surveillance de l’apparition de résistance ainsi que les effets sur les espèces non‐cibles "abordés par les plans de surveillance que propose le pétitionnaire". Ces plans ne sont pas actuellement validés.

    Je vous rappelle que les tests Monsato concernant l'effet du transgène sont effectués in vitro. Dans le maïs, il a été démontré l'"instabilité" du transgène avec tous les risques sur la plante (modification possible de certaines activités enzymatiques)et sur les espèces non-cibles (déclenchement de processus létaux) que cela peut présenter.

    Il va de soi qu'il faut donc pouvoir cultiver en enceinte confinée les OGM afin de pouvoir évaluer, sans concessions, leur intérêt, d'une part, leur stabilité et leur degré quasi-nul de toxicité, d'autre part. Il a été cependant prouvé que de nombreux OGM sont capables de "polluer" (par leur pollens, par les instectes pollinisateurs) les productions non-OGM.
    Que propose-t-on pour garantir au producteur non-OGM ou au consommateur, au vu de la loi de juin 2008, son libre choix ? Rien pour l'instant puisque l'on ne sait "pas faire"...

    Merci pour votre attention et pour votre intérêt sur le sujet. Il est vaste, complexe. En tant que scientifique, il faut être en mesure de rationaliser, de supprimer l'affectif tout en gardant à l'esprit que les erreurs que l'on commettrait aujourd'hui par paresse intellectuelle et scientifique, au nom d'une rentabilité économique, sera payée très chère dans un avenir immédiat par les futurs utilisateurs de la nature : les cultivateurs en premier lieu.

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