vendredi 29 mai 2015

Le 27 mai mon discours lors de la journée nationale de la résistance


C’est en ce jour de commémoration de la journée de la résistance que nous sommes réunis après avoir rendu hommage à ceux qui l’ont été partout en France et particulièrement à St Pourçain et ses environs.
Résister est devenu un mot banal, dans toutes les bouches et tous les commentaires à tel point que la Résistance a besoin de nos jours d’avoir un R majuscule pour indiquer que celles et ceux qui ont combattu le nazisme en France et en Europe ont, au péril de leurs vies et pour certains dans d’horribles souffrances, été des héros.
Il y a bien sûr ceux que la nation célèbre en ce jour et au moment où nous parlons à Paris qui font leur entrée au panthéon, mais il y a aussi tous ceux anonymes ou petites mains qui ont joué un rôle très important pour que la victoire soit en mai 1945.
Je voudrais particulièrement m’attarder quelques secondes sur les femmes qui ont joué ce rôle quel que soit  leur niveau car peu ont occupé des responsabilités mais beaucoup étaient indispensables au dispositif de la résistance. Il y avait celles qui transportaient des messages cachés dans leurs sous-vêtements, ou qui transportaient des armes, des ravitaillements dans le maquis, il y avait celles qui hébergeaient les résistants en fuite ou cachaient ces hommes le temps de se faire oublier. Les Allemands ne pouvaient pas tout contrôler et négligeaient de le faire sur les femmes ce que les mouvements résistants ont bien sûr exploité en laissant malheureusement quelques trop nombreuses sous le feu des fusils une fois découvertes.
Il y avait bien sûr Germaine Tillon, Geneviève Degaulle-Anthonioz, mais il y avait aussi celles qui dans l’ombre de leur mari ont joué un rôle aussi important dans le dispositif, comme Lucie Aubrac ou Cécile Rol-Tanguy. Charlotte Delbo, Lise London, Danielle Casanova sont d’autres femmes qui étaient essentielles dans le dispositif mais je veux ne pas oublier toutes celles qui ont résisté en l’absence de leur mari à accomplir les travaux de la ferme, du commerce ou de la petite entreprise, ou celles qui ont résisté dans les privations au bénéfice de leurs enfants.
De toutes les guerres, même celles gagnées, les femmes ont toujours été les perdantes, soit d’un mari, d’un parent, d’un ou plusieurs enfants, de leur honneur violenté ou directement de leur vie.
Cela n’enlève rien au mérite des hommes qui ont combattu directement l’ennemi sur le sol national, cela rehausse même leurs mérites à combattre grâce à celles qui dans l’ombre leur apportait soutien et parfois même amour.
Je veux donc rendre hommage à toutes et tous les résistants quel que soit leur rôle, au premier d’entre eux le général DeGaulle qui s’est levé entrainant avec lui une cohorte d’hommes regroupés dans des mouvements et qui ont permis la victoire, celle des hommes libre, celle de la France libre.
Nous leur devons cette liberté,  que leurs combats restent à l’honneur dans nos mémoires comme nous le faisons aujourd’hui et qu’ils incarnent à tout jamais sur notre sol l’exemple du combat pour l’unité de la nation.

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