jeudi 31 juillet 2014








Moulins, le 31 Juillet 2014




COMMUNIQUE DE PRESSE


L’incompréhensible s’additionne au surréalisme.


Alors que l’an dernier l’Etat acceptait de déclasser 17 communes du département de la zone vulnérable pour pollution par les nitrates, Ségolène Royal propose désormais de classer 131 nouvelles communes, dont celles qui ont été déclassées l’an dernier.
Le travail conséquent des agriculteurs en matière d’amélioration de leurs pratiques qui semblait porter ses fruits l’an dernier est ruiné désormais par une décision politique incompréhensible.
Des années de recherche, de solutions  et d’essais pour diminuer la pollution,  basées sur des alternatives techniques deviennent caduques par le seul fait d’une décision au plus haut niveau de l’Etat sur aucun fondement technique.

Le surréalisme voit inclure une majorité de communes toutes dans le bocage, ne comportant quasiment aucune cultures et encore plus de toutes les communes supportant la forêt de Tronçais.
Cela confirmerait que la forêt pollue davantage que la plaine de grande culture.

La zone de montagne Bourbonnaise alimentant le val d’Allier au niveau de Vichy, sera elle aussi classée en zone vulnérable, laissant à penser que les zones de captage des eaux du bassin de Vichy servant au thermalisme et la mise en bouteille seraient polluées par les nitrates au moins par la réglementation.

Les agriculteurs n’en peuvent plus de ces atermoiements, ces contraintes chaque jour nouvelles sur le fait du prince, de cette pression qui est faite sur l’économie des exploitations et qui ruine toute possibilité d’innovation et de développement.

Nous demandons instamment au Préfet et aux parlementaires de tout mettre en œuvre pour revenir au zonage de 2012 qui l’était sur des bases techniques et prouvées scientifiquement.

Sans cela ce sera plus de 1000 exploitations agricoles qui seront mises en péril.



Contacts:
Emmanuel FERRAND: 06.73.69.41.98

Mickaël RANDOIN: 06.60.70.51.92

mercredi 16 juillet 2014

Radiographie de la méthanisation en France.

Le développement de la méthanisation en France ne sera pas celui des discours volontaristes des élus, qui ressemblent dans ce domaine bien plus à de l’activisme gesticulatoire qu’à la mise en pratique de mesures concrètes.
En effet pour méthaniser il faut trois conditions essentielles réunies en même temps. Le débouché de l’énergie et du digestat, l’approvisionnement en intrants et le capital à investir.
Pour le débouché de l’énergie il existe deux possibilités que sont la production d’électricité ou de gaz. Dans le dernier cas il faut un réseau en capacité d’absorption suffisante à proximité de l’unité de méthanisation et être capable de produire du gaz de qualité et on le sait maintenant la voie sèche discontinue n’est pas la mieux adaptée pour cela. Ce qui de fait élimine une grande partie des régions françaises qui produisent davantage de fumier que de lisier, ce dernier étant essentiellement restreint à la Bretagne. Pour la production d’électricité la condition en France est de valoriser la chaleur en plus de l’électricité. Il y aura toujours par ci par là quelques serres, séchage de bois, piscine ou autres installations à chauffer mais pas en quantité suffisante pour écluser la chaleur qui ira avec le développement voulu de la méthanisation.
Ensuite il faut valoriser les digestats et se posera l’énorme problème des digestats provenant de déchets ménagers, boues de station d’épuration ou tout autre déchet industriel. Les filières agroalimentaires refusent désormais dans leur cahier des charges la production de céréales sur des parcelles ayant reçue ce genre d’épandage. De plus la directive nitrate et la réglementation française restreignent considérablement les conditions d’épandage dans le milieu naturel. On connaît désormais des projets d’unité de méthanisation qui ne verront pas le jour faute de plan d’épandage.
L’approvisionnement en intrants est aussi la clé de la construction d’une unité de méthanisation et là encore la France s’attache un boulet aux pieds en limitant la production de cultures dédiées. Or les déchets industriels méthanisables font déjà pour la plupart l’objet de contrat de récupération par les majors en matière d’élimination des déchets qui ont bien compris là le filon rentable.
De plus il ne faut pas s’imaginer que la ressource est inépuisable et lorsque deux ou trois gros projets portés par des industriels verront le jour par département on peut penser que la source sera tarie.
Le gros du gisement pourrait être les déchets agricoles sur les fermes type fumier ou lisier mais ayant un faible pouvoir méthanogène.
Enfin il faut pour réussir un projet de méthanisation du capital, beaucoup de capital et si les banques prêteront environ 60% de la somme sur un projet viable il n’en reste pas moins qu’il faut trouver les 40% restants. Et plus le projet est important plus les sommes sont importantes.
On parle souvent de l’Allemagne en matière de méthanisation, mais la différence  avec la France c’est que ce premier a décidé d’arrêter la production d’électricité par le nucléaire et de tout reporter sur les énergies renouvelables dont la méthanisation. Mais pour réussir ce challenge l’Allemagne ne s’est mis aucune contrainte ! Aucune contrainte en matière de production de cultures dédiées, un rachat de l’électricité élevé sans tenir compte de la chaleur, des normes d’injection gaz très souples et peu contraignantes etc…
Comme d’habitude en France lorsqu’on veut développer de nouveaux projets, on commence par limiter toutes les possibilités, encadrer au maximum par une réglementation démesurée en espérant que malgré cela le développement soit démesuré, mais si possible sans gagner trop d’argent non plus…
La méthanisation va sans doute se développer en France, mais il y aura beaucoup de projets et beaucoup moins de réalisations faute des conditions ci-dessus réunies. La meilleure preuve est le grand chamboulement qui a commencé avec le rapprochement des bureaux d’étude et sociétés qui construisent ces unités qui d’ici trois ou quatre ans ne seront qu’une dizaine en France faute d’avoir pu toutes, et elles sont nombreuses, porter des projets viables en nombre

samedi 12 juillet 2014

L'orchestre d'Amsterdam en concert à St Pourçain


Hier avait lieu à St Pourçain à l’initiative de l’association des amis de l’orgue et de l’église un concert fabuleux et gratuit de l’orchestre d’Amsterdam.
Le public ne s’y était pas trompé puisque l’église était pleine et l’acoustique magnifique de celle-ci a pu mettre en valeur qui pour un orchestre présenté comme composé d’amateurs peut faire pâlir bien des orchestres professionnels.
La netteté des traits des violons dans la valse de Masquerade suite de Khatchatourian ne trompe pas surtout dans la marche harmonique qui dans la plupart des orchestres devient rapidement une bouillie cachée par les autres pupitres.
Toutes les pièces musicales ont brillé par le contraste des nuances et des tempi. Des pianos à la limite de l’audition et des forte que les cuivres généreux faisaient trembler les statues sur leur socle.
Pas un soliste ne s’est senti couvert par les autres pupitres en soutien, laissant passer le solo à sa juste place sonore. Des fins de morceaux gardant jusqu’au point d’arrêt la fermeté dans le tempo, ne se laissant pas aller par la nonchalance, défaut le plus souvent des orchestres.
Une justesse quasi parfaite de l’orchestre réajustée sans honte entre chaque pièce, préférable à l’audition, que beaucoup d’orchestres ne prennent pas la peine de faire par fierté.
L’enchainement des descentes des bois dans le scherzo de la symphonie du nouveau monde à la quasi perfection ne permettant presque pas le discernement du passage de la flûte à la clarinette au cor anglais.
J’ai trouvé dans ce concert tout ce que j’apprécie de la musique à savoir l’exagération en tout. Des nuances du plus piano au plus fort, des tempi des plus retenus au plus allant, du contraste, de la vie.
Je pense que l’orchestre le partageait aussi à voir la joie sur le visage des musiciens plutôt que l’habitude triste des musiciens d’orchestre et sans doute aussi un dynamisme du chef Jacob Slagter qu’il faisait partager à ses musiciens.
Un chef donnant le tempo, conduisant l’orchestre, précisant chaque départ à chaque pupitre ou chaque soliste, par des gestes précis par une battue claire et efficace parfois quelque peu exagérée, mais tranchant là aussi avec la plupart des chefs reproduisant au rabais des geste convenus lors des répétitions laissant paraître une grande lassitude.
Juste une respiration du cor anglais dans la symphonie du nouveau monde qui m’a semblé mal placée et un final de cette même symphonie où on sentait les cuivres sur les dents.
Hier soir nous avons eu la preuve que des musiciens amateurs sont capables de faire bien et même mieux que des musiciens professionnels en laissant en plus transparaitre la joie de le faire.
J ai écouté jusque là bien des orchestres professionnels avec beaucoup moins de qualité musicale et dans des lieux bien plus prestigieux et en ayant payé fort cher ma place.

Orchestre d’Amsterdam revenez quand vous voulez ! 

jeudi 3 juillet 2014

Baisse du revenu agricole, pas seulement...


Les gros titres de la presse n’auront retenu qu’un seul chiffre en matière de revenu agricole, celui d’une baisse de 20% sur l’année 2013.
Mais il faut approfondir davantage pour s’apercevoir que ce chiffre, bien qu’inquiétant, révèle pour la France un malaise plus important et pas simplement pour les agriculteurs français.
Cette baisse de revenu comme d’habitude cache des disparités importantes qu’il faut relativiser en fonction de la branche d’activité même si la France reste un grand pays agricole au sein de l’Europe.
La vérité est que le revenu agricole retrouve un niveau de 2009 c'est-à-dire avant l’application du bilan de santé de la PAC, ce qui est très inquiétant car l’application de la réforme de la PAC 2015 va clairement assécher les aides aux productions rémunératrices ce qui aura pour effet de faire baisser davantage ce revenu dans les années à venir.
Le revenu agricole globalement sur 15 ans diminue et passe en dessous du revenu moyen des français.
Ce qui est aussi alarmant c’est que bien qu’en baisse, pour obtenir ce revenu les agriculteurs ont du décapitaliser ce qui est très mauvais pour l’avenir, mais qui est à l’image de l’économie française.
La balance du commerce extérieur agricole reste avec l’aéronautique la seule excédentaire à près de 11 milliards, mais stagne reflétant une baisse de production.
Au niveau européen le revenu agricole baisse que très légèrement d’un peu plus de 1%, mais la France se trouve à l’avant dernier rang juste avant l’Estonie qui n’est pas vraiment un pays agricole ni par sa taille ni par ses productions, du jamais vu !
Les Pays-Bas, la Roumanie, le Royaume-Uni, la Hongrie et tant d’autres voient leur revenu agricole progresser entre 5 et 10%. L’Allemagne elle aussi accuse une baisse mais bien moins importante que la France toutefois révélatrice de cette économie en changement.
L’agriculture était jusqu’alors un secteur en pointe et dont la productivité ne cessait de croitre, le revenu 2013 démontre que l’inversement de cette tendance est en cours et sera accentuée sans nul doute par l’application de la réforme de la PAC.
L’excès de normes, de contraintes pèsent sur la production agricole et outre le manque de revenu que cela occasionne et occasionnera, la baisse de la production avec une population qui augmente ouvre un boulevard pour des pays en fort développement agricole qui produiront et nous livreront des produits sans garantie de qualité mais à un prix défiant la concurrence dans nos supermarchés avides de prix bas.

L’agriculture française et européenne est à un tournant de son histoire, j’ai peur que ce ne soit ni pour le bien des agriculteurs, ni pour celui de nos concitoyens.