Lettre au Préfet suite à la Manif contre l'ONEMA













 
    Moulins, le 28 mai 2013

               
                                                                                                               Monsieur le Préfet

                                                                                                              Préfecture de l’Allier

                                                                                                               Cours Jean-Jaurès – BP1649

                                                                                                              03013 Moulins CEDEX

 

Monsieur le Préfet,

 
Le 28 septembre un agriculteur a été jugé par le tribunal de Montluçon pour une infraction au code de l’environnement suite à un procès-verbal dressé par l’ONEMA. Cet été un agriculteur de St Pourçain a été traité comme un criminel de haut rang par les services de l’ONEMA et de gendarmerie pour avoir désherbé avec une pompe à dos à moins de 5m du lit de la Sioule. Moi-même avec des collègues en tant que membres de la CUMA de la Bergerie à Contigny faisons l’objet d’une procédure judiciaire par les services de l’ONEMA pour avoir nettoyé avec un engin le passage des pompes d’irrigation dans le cours de la Sioule.
La liste est trop longue pour que je vous cite tous les agriculteurs consignés par l’ONEMA pour des actes relevant de leur métier, de la tradition, du bon sens et de l’entretien normal des terrains exploités, jugés illégaux par ce service de l’ONEMA, pénétrant le domaine privé sans aucune retenue, arme à la ceinture et avec une attitude procédurière.  
La nature a besoin d’être entretenue, les champs, prés, étangs, drainages, fossés, rigoles, haies ont été de tous temps créés par l’homme et cette création nécessite obligatoirement une attention particulière de la part des exploitants afin que leur utilité perdure.
Nous ne pouvons absolument pas accepter qu’un agriculteur se fasse verbaliser dans le cadre de son activité sur son lieu de travail en propriété privée. Faudra t’il demain demander l’autorisation aux services idoines de l’Etat pour connaître dans quel sens faucher des prés, faner l’herbe, labourer, semer du blé ? 
Nous avons entrepris une première action d’intimidation envers ces services dont les méthodes sont dignes d’un autre temps qui rappelle l’inquisition ou plus près de nous la stigmatisation d’une population. J’ai interpellé les services de la justice dont vous avez une copie avec cette lettre, je vous ai sollicité à maintes reprises sur le sujet et récemment avec votre collègue Préfet de Région recevant de votre part comme seule réponse une impuissance hiérarchique avec ce service de l’ONEMA. 
Ainsi si aucun pouvoir n’est en mesure de leur faire revenir à la raison nous userons de nous-même de toutes les méthodes pour contrer leur action. Je ne vous cache pas que l’exaspération des agriculteurs que je représente est à son comble et que nous avons du mal à canaliser les initiatives individuelles dans ce sens.
Notre mobilisation de lundi doit vous faire prendre toute la mesure de l’enjeu des actions que nous pourrons prendre dans les jours à venir si rien n’est fait pour qu’aucun agriculteur de bonne foi ne fasse plus l’objet d’une procédure judiciaire.
Le syndicalisme et la Chambre d’Agriculture font beaucoup pour informer les agriculteurs dans le sens de la préservation de l’environnement, et la DDT peut témoigner des efforts considérables faits ces dernières années notamment dans le cadre de la préservation de l’eau. Je vous rappelle que nous sommes le seul département de France ayant des communes sortant du périmètre des zones vulnérables justement grâce aux bons résultats des actions des agriculteurs et de leurs conseils techniques. Nous continuerons cette mission autant que nous nous sentirons soutenus dans ce sens et non combattus par l’Etat et ses services. 
Monsieur le Préfet je vous demande de prendre en considération avec la plus grande gravité ce qui se passe en ce moment tous les jours sur le terrain entre l’ONEMA et les agriculteurs, et ne peux vous assurer que la raison l’emporte que si le dialogue et la pédagogie l’emporte sur la procédure systématique. 
Il a fallu des siècles aux agriculteurs pour modeler de leurs mains la nature que nous connaissons, il en faudra autant pour que les meilleurs pratiques s’installent dans la façon de continuer leur mission de nourrir le monde tout en préservant la nature. 

Veuillez recevoir, Monsieur le Préfet, l’expression de nos sentiments distingués.

 
                                                                                                                  Le Président de la FNSEA 03

 

 

 

 

 

Emmanuel FERRAND

vendredi 27 septembre 2013

Sioule-Biogaz ensilage sorgho biomasse

Variété Hercules semée le 13 mai récoltée le 26 septembre.
80U d'azote 90mm d'irrigation.
rendement estimé 23TMS
 









jeudi 19 septembre 2013

La PAC selon la FNSEA


Le conseil fédéral de la FNSEA s’est tenu jeudi 19 septembre à Paris auquel j'ai participé avec au menu la PAC. Et c’est bien un menu justement que Xavier Beulin a expliqué aux membres réunis et non une carte au choix dans lequel le ministre viendra chercher ce qui l’arrange. La proposition de menu global fait suite à de longues discussions entre régions, départements dont le nôtre, et sections spécialisées afin d’arriver à un consensus qui a été validé à l’unanimité du conseil d’administration de la centrale syndicale. Le président est très ferme vis à vis du gouvernement et lui demande de tenir compte de ces propositions dans la globalité car justement faisant l’objet de négociations et émanant du syndicat représentant une très large majorité des agriculteurs français.
 
Ce menu propose en résumé une convergence ramenée à 60% avec une limitation maximum de 30% de baisse par rapport aux références de début de période, un couplage sur les productions d’élevage ainsi qu’une volonté forte de compensation des handicaps notamment autour de l’ICHN renforcée par l’adjonction de l’ancienne PHAE et l’abandon de l’idée de la surprime aux premiers hectares pouvant favoriser l’agriculture de loisirs des non-agricoles ou le retard de prise de la retraite par les agriculteurs.

La FNSEA ne souhaite pas non plus un verdissement exagéré et qui soit proportionnel en tenant compte de particularités locales dans le but de ne pas déstabiliser des filières locales.

Enfin notre syndicat souhaite un engagement fort de l’Etat français dans le cofinancement de mesures européennes notamment en faveur du développement rural au travers du deuxième pilier en direction de l’agriculture.

Si le ministre devait prendre des dispositions s’écartant de ce menu, Xavier Beulin a promis une réponse forte à la hauteur de l’enjeu par des actions syndicales.

L’enjeu est de répondre à un soutien de l’élevage, un maintien d’actifs sur tout le territoire et de favoriser la productivité des exploitations agricoles.

Bien entendu un grand nombre de mesures accompagnent dans le détail ces propositions qui ne se veulent pas exhaustive pour le moment.

Vraisemblablement le président de la république annoncera des arbitrages lors de sa venue au sommet de l’élevage il convient donc en attendant de rester unis derrières ces propositions.

L’Allier ne peut que se féliciter de propositions renforçant l’agriculture départementale dans les orientations prises depuis des années. La FNSEA03 a milité et est intervenue fortement pour le couplage des aides sur l’élevage et pour une convergence limitée qui ne pénalise pas les exploitations existantes. La revalorisation des zones à handicap naturel pourra compenser pour beaucoup la baisse ou le manque d’augmentation des aides directes. Notre syndicat départemental restera très vigilant à la redéfinition des zones défavorisées qui interviendra après 2018 et qui conditionnera pour beaucoup le versement des aides spécifiques à ces zones.

vendredi 6 septembre 2013

St Pourçain transforme l'eau usée en eau potable!


St Pourçain peut s’enorgueillir d’avoir la station d’épuration la plus propre de France. En effet cet équipement est enfin terminé et en bon état de fonctionnement.
La station construite par Aqualter est à ce jour la seule en France à traiter les micropolluants. Ainsi beaucoup en parlent, des tas de réunions, séminaires, colloques se font sur le sujet partout en France, les élus de St Pourçain l’ont fait. St Pourçain rejoint ainsi les quelques très rares villes en Suisse ou Israël équipées d’un traitement des eaux usées capables de rejeter dans le milieu naturel une eau devenue potable.
C’est une avancée considérable dans le domaine de la protection de l’environnement et cet équipement manquait à la suite du renouvellement complet des réseaux de la ville engagé depuis 2001. La ville a de plus mené une campagne d’analyses coûteuse sur la détection des matières actives polluantes issues des traitements médicaux essentiellement.  Et pourtant peu d’aides publiques ont été accordées sur ce projet, sur le traitement des micropolluants c’est même aucune, ce sont les St Pourcinois raccordés qui payent la totalité de la facture. Mais cet équipement fait pour 40 ans sera en avance lors des prochaines modifications de réglementation et les habitants ne paieront ainsi pas deux fois et leur facture ne pourra que baisser dans les années à venir.
En matière de protection de l’environnement il y a les grands discours et il y a les élus qui innovent, qui prennent leur responsabilité pour les générations futures en ne faisant pas porter leurs responsabilités à d’autres. L’eau ainsi dépolluée retourne dans la Sioule qui retrouve son état naturelle pour le bien être de la faune de la flore et des poissons qui font la joie des pêcheurs. Les boues de la station ne seront pas épandues sur des terres agricoles afin de ne pas reporter la pollution vers l’alimentation des hommes et des animaux et une filière agricole de qualité, mais ces boues seront incinérées afin de faire disparaître tout résidu créé par l’homme.
A St Pourçain il y a le classement visible en ville fleurie avec trois fleurs à son palmarès et il y a invisible un traitement des eaux usées le plus performant de France.