dimanche 14 avril 2013


Au moment où la presse et sans doute l’opinion publique se posent beaucoup de questions sur les élus et alors que les élections municipales qui me concernent seront dans un an, un petit éclairage sur les fonctions des élus s’impose.
Notre système démocratique veut que nous choisissions nos représentants par un mode électoral par un bulletin secret au travers de plusieurs candidats. Ainsi pour être élu il y a nécessité d’être candidat. Du niveau national au niveau départemental ce sont souvent les partis politiques qui font le choix des candidats parmi des personnalités encartés ou non, mais qui souvent jouissent d’une bonne notoriété auprès des électeurs par une expérience d’élu local. C’est donc au niveau local que se joue la démonstration pour un homme ou une femme à être compétent pour occuper un poste à un échelon supérieur.
Justement parlons de ce niveau local, et des hommes qui y exercent des responsabilités. Il y a les hommes ambitieux qui brûleraient père et mère pour occuper une place et si possible celle de maire et à l’opposé il y a le gars qui se retrouve là par accident.  Mais élu local nécessite de très grandes compétences, une capacité de travail et une disponibilité importante. La langue administrative est sensiblement différente de celle de tous les jours et de l’entreprise privée. C’est sans doute pour cela que malheureusement trop d’élus locaux sont des fonctionnaires, car eux seuls, outre leur disponibilité,  sont capables de décrypter ce langage. Alors ces compétences s’acquièrent par la formation ou par l’implication dans sa fonction et donc l’expérience. Mais combien de fois ai-je vu autour de moi des élus ne prenant pas le temps ou n’ayant pas la volonté de s’impliquer dans les dossiers et laissent se dicter leur conduite par les bureaux d’études. Car la maladie de l’élu ce sont les bureaux d’études, comportant des gens plus ou moins qualifiés, payés au pourcentage par la collectivité et guidant même parfois sur des chemins de traverse de braves élus se laissant faire mais impliquant les impôts des concitoyens, l’assainissement en est le plus bel exemple.  L’incompétence est souvent ce qui m’énerve le plus chez certains des élus, surtout quand ceux-ci fanfaronnent de leur pouvoir. J’ai parfois assisté à des gabegies financières énormes parce que des élus surs d’eux mais incompétents, ont accepté des dépenses injustifiées. La difficulté de l’élu c’est surtout de savoir dire non, car lorsqu’un citoyen, et néanmoins électeurs, vient trouver son maire ou l’adjoint c’est très souvent pour demander une dérogation, une faveur devant une loi ou un règlement. Or la faveur créé la jurisprudence et l’inégalité du citoyen devant la loi, pour ma part c’est une des règles sur laquelle je suis intransigeant, cela ne rend pas populaire, mais je préfère l’être plutôt que de m’être reproché le favoritisme. Une autre maladie ce sont les petites faveurs des entreprises. Certes ce ne sont jamais des voyages au bout du monde ou des comptes en Suisse, mais quelques repas ou places de spectacles, là aussi je me suis fais avoir une ou deux fois, mais depuis je n’accepte même pas une invitation à un repas par une entreprise cliente de la collectivité avant ou pendant le marché en cours, à la rigueur une fois que le marché est terminé et si cela s’est bien passé, pourquoi pas. Dans tous les autres cas c’est moi qui paie ou la collectivité dans laquelle je suis élu.
Alors dans un an auront lieux les élections renouvelant les élus locaux. A St Pourçain la question ne se posera presque pas, puisque Bernard Coulon repartira comme candidat à la place de maire. Mais il y aura sans doute un fort renouvellement des élus d’une manière générale dans toutes les communes, vu l’âge de certains maires ou conseillers municipaux. Gageons que les candidats aient le souci de l’intérêt général, soient forts d’une solide formation à la base, d’une grande disponibilité et la volonté de se battre contre la machine administrative.
Pour ma part la question de repartir ou non se pose, elle sera l’affaire d’une décision personnelle et de la discussion que j’aurai avec mon maire, mais 18 ans de mandat c’est long, fatiguant, plutôt source d’appauvrissement financier que d’enrichissement, enrichissant des échanges humains et frustrant de ne pas pouvoir parfois aboutir à cause de lois ou règlements. C’est aussi vexant parfois de se faire conspuer par ses concitoyens qui ne comprennent pas la difficulté de faire fonctionner une collectivité et d’accepter que beaucoup de décisions soient contraintes. Certes beaucoup de décisions sont assumées, mais un grand nombre aussi le sont contraintes et forcées ou par soucis d’apaisement local et j’ai beaucoup de mal à accepter cette résignation qui aboutit parfois à des situations injustes. Sans doute que des élus frais et nouveaux peuvent avoir l’énergie indispensable à cette fonction, mais les difficultés croissantes mettent souvent rapidement un terme aux grandes idées. Comme exemple tous les grands changements de St Pourçain opérés sous le mandat de Bernard Coulon sont l’aboutissement d’un travail énorme du maire et de son équipe et d’une bataille acharnée au quotidien.  Il faudra de toute façon toujours des élus pour faire fonctionner nos collectivités, espérons qu’ils soient les meilleurs éléments de notre société.

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