dimanche 3 février 2013

Réforme Peillon inapliquable!


Le conseil municipal de St Pourçain a voté à l’unanimité, groupe d’opposition de gauche compris, le report de la mise en place de la réforme Peillon sur l’aménagement du temps scolaire. Et le groupe majoritaire a voté une motion pour le rejet total de cette réforme.
C’est vraiment le genre de réforme qui a été décidée à Paris par quelques techniciens scribouillards et un ministre en mal de renommée. A tel point que même les enseignants, pourtant très bienveillants envers la nouvelle majorité de gauche, sont contre ce projet.
Cette réforme aurait pour but de faire passer le temps scolaire des enfants en primaire et maternelle de 4 jours à 4 jours et demi tout en gardant le même nombre d’heure enseigné, mais en rajoutant le mercredi matin. Et c’est là que le bât blesse. Car cela implique pour les mairies des coûts énormes supplémentaires pour occuper les enfants hors du temps d’enseignement dégagé. Avec cette réforme les enfants devront terminer à 15h30. Il faut donc les occuper jusqu’à 16h30 avec des personnels municipaux puisque ce n’est plus dans le temps des enseignants. Il faut donc trouver du personnel suffisant pour occuper les enfants 1h par jour. Mais où trouve t’on suffisamment de personnes qualifiées qui veulent travailler 1h par jour 4 jours par semaine de 15h30 à 16h30 ?  A St Pourçain il faut trouver une quinzaine de personnes simultanément… Et si cela se présente ce n’est pas créer de l’emploi précaire ? Et dans quels locaux mettre ces enfants puisqu’ils ne sont plus sous la responsabilité des enseignants ?  Et le mercredi à midi que fait-on des enfants ? On ré-ouvre le restaurant scolaire pour les faire manger, car les parents travaillent ? Qui paie ? Et le mercredi après-midi il faut organiser du transport scolaire pour les amener au centre de loisir, qui paie ? Le Conseil-Général doit aussi réorganiser les transports scolaires du mercredi à midi pour ceux qui voudront rentrer chez eux, c’est aussi un coût supplémentaire, qui paie ?
Au niveau de la communauté de communes nous avons évalué l’incidence financière rien qu’en personnel et service de transport supplémentaire à 250.000€ par an ! C’est sans compter la restauration supplémentaire à la charge des communes et des frais induits par l’occupation supplémentaire des locaux. Le gouvernement a décidé d’aider les collectivités qui appliqueraient la réforme à hauteur de 50€/élève en 2013/14. Bien que ce soit loin de couvrir les charges supplémentaires qui paie pour les années d’après ?
Cette réforme est tout simplement impossible à appliquer et le grand danger si elle devait l’être, outre le coût financier supplémentaire pour les communes, serait l’impossibilité de trouver des personnels qualifiés en quantité suffisante pour occuper les enfants 1h par jour, et c’est valable dans toutes les communes de France. La tentation du ministre pour faire passer cette réforme serait alors de ne plus exiger de qualification pour les personnels. Cela ne résoudrait pas la difficulté à recruter et cela mettrait encore plus les enfants en danger de les laisser dans les mains de n’importe qui…
Cette réforme résume bien toute la pensée du gouvernement socialiste : on décide une réforme théorique et on laisse la financer et l’appliquer aux collectivités.  Je décide et tu paie !

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