Nous courrons à la catastrophe faute de subir 40 années de défaut d’aménagement du territoire.
40 ans que tout est fait pour concentrer dans de grands
centres urbains les centres de décisions économiques, les entreprises et forces
vives de l’économie et la population qui va avec.
Les Michelin, Limagrain, Legrand sociétés multinationales
ayant leur siège social en région ne sont plus que des marginaux dans un
paysage économique concentré sur Paris, Lyon et quelques autres agglomérations.
A tel point qu’on ne vit plus dans ces mégapoles, on s’entasse,
on s’agglutine à des coûts exorbitants, là où le m² habitable coûte plus cher
que l’hectare dans les campagnes.
Inévitablement ces centres coagulent désormais toutes les
crispations sociales, les communautés qui longtemps ont vécu côte à côte se font
face à face. Les esprits s’échauffent, la violence monte, les tensions
deviennent légions et les dégâts coutent des fortunes en réparation ou maintien
en état.
Alors pour maintenir une paix sociale on fait des
chèques, on aide, on subventionne l’inactivité, et puis on investit toujours
plus dans ce puit sans fond de l’agrandissement de ces pôles urbains.
Tout cela est payé par de l’argent miracle, de la dette
empruntée auprès de monarchies en pétrodollars dont les garants sont ceux de
moins en moins nombreux qui paient des impôts plus qu’ils ne reçoivent d’aides.
Cette dette qui ronge l’économie, qui hypothèque l’avenir, 47.000€ par habitant
enfants et vieillards compris, ce qui fait cumulé plus de 3 milliards d’€, les
chiffres sont affolants.
Cette dette qui n’a servi qu’à financer des constructions
de plus en plus chères, des immeubles de plus en plus hauts, des moyens de
circulation de plus en plus coûteux et de plus en plus saturés. Cette dette qui
a servi à concentrer toujours plus de pollution tout en rejetant son mal sur des
campagnes vidées devenues des déserts.
Il n’y a plus de trains que pour relier les grandes
agglomérations entre elles, il en est de même pour les autoroutes ou pour les
moyens de communication numériques.
Mêmes les lois et règlements sont devenues l’apanage du
reflet de la vie urbaine faisant peser sur la ruralité des règles n’ayant aucun
sens dans son contexte. Quelle application doit-elle faite à la loi Zéro
Artificialisation Nette dans une commune délivrant 2 permis de construire par
an alors qu’il disparait la surface d’un département tous les 5 ans sous l’agrandissement
des grandes agglomérations.
Une des solutions pour stopper la pollution, nos
décideurs ont décidé de s’affranchir des énergies fossiles, sans se soucier qu’il
existe bien d’autres sources de pollution bien plus actives et néfastes.
Mais personne ne se soucie de rembourser la dette à ceux
qui nous livrent le pétrole et qui faute de vente risquent d’exiger leur dû….
Le dérèglement climatique pour une bonne part ayant sa
cause dans la concentration urbaine va finir de faire exploser la vie en ville
par ses privations, son manque d’autonomie vitale, ses contraintes qui vont
devenir insupportables.
Pendant ce temps les campagnes se vident, se meurent, la
valeur de l’immobilier devient secondaire tellement elle est basse, tout y est
accessible pour l’essentiel mais tout y est difficile pour le virtuel si cher à
l’urbain.
Alors il existe des solutions et la plus efficace s’appelle
la répartition des richesses, de l’économie et de la vie sur les territoires.
Oui il est possible de trouver un terrain constructible
pour 30€/m² au lieu de 500/m², oui il est possible de créer des lignes de train
agréables entre nos petites villes plutôt que des lignes de métro bondées, sous
terre et en panne ou en grève, oui il est possible d’accueillir des zones
économiques sans prendre sur de bonnes terres agricoles en requalifiant de
nombreuses friches industrielles, oui il est possible de créer des réseaux secs
et humides dans les petites villes et entre les centres urbains à moindres
coûts, oui il est possible de se nourrir localement et à moins cher, oui il est
possible de vivre sans polluer et à moindre coût, oui il est possible de vivre
sans s’endetter en créant de la richesse et même d’être solidaire avec son
voisin, oui la ruralité peut-être une chance de revenir à une vie sociale
heureuse plutôt que d’être l’exutoire des villes et le bouc émissaire à la
pollution des urbains.
Il faut juste une volonté politique, des décisions
courageuses, des exemples qui produisent des généralités, supprimer les couches
administratives inutiles, redonner le pouvoir aux élus locaux y compris celui
de légiférer localement et transférer les sommes gigantesques néfastes à l’agrandissement
des villes en direction des campagnes.
Lorsque le bâtiment du gouvernement avec ses ministres sera
implanté dans un département rural, dans une commune qui ne fera pas plus de
10.000 habitants, le commencement du retour à une vie faite de valeurs saines
et équilibrées verra le jour avec à la clé les profits économiques pour tous,
mais qui osera ?
Si cela ne se fait pas par acceptation et volontarisme,
inévitablement c’est par force que cela reviendra mais à quel prix.