Le 11 novembre 1918, à 5h10 du matin, dans un petit wagon
isolé en pleine forêt de Compiègne, l’armistice était signé. Le même jour, à
11h, clairons et cloches sonnaient dans toute la France pour célébrer la fin de
l’un des conflits les plus meurtriers de l’histoire de l’humanité.
Aucune région, aucune commune, aucun foyer n’a été
épargné par le fléau de cette guerre totale.
1 million 500 000 soldats sont morts au champ d’honneur,
laissant derrière eux des milliers de veuves et d’orphelins. 300 000 civils ont
été tués. 1 million d’invalides et 15 000 « gueules cassées » regagnent alors
les campagnes d’un pays dévasté et exsangue économiquement. La publicité
actuelle autour de la privatisation de la Française des Jeux nous rappelle à ce
sujet pourquoi la Loterie Nationale a été créée.
Nous avons le devoir de ne pas oublier !
Sur le front, sur les « champs tragiques » de Verdun,
comme l’écrivait alors Clémenceau, 70% des soldats français se battent aux
portes de l’Enfer, en affrontant seuls, sur une terre ravagée par 60 millions
d’obus, les divisions allemandes lancées à l’assaut de leurs positions et les
1200 canons braqués sur eux. Progressivement, l’offensive allemande est
enrayée, les territoires perdus sont reconquis, faisant de Verdun le symbole de
la bravoure et de l’esprit de résistance des armées françaises.
Imagine-t-on seulement un instant le courage de ces
hommes, leur abnégation pour la défense de notre pays, pour la défense de notre
patrie.
Se souvenir, c’est non seulement rendre hommage à ces
héros, mais c’est aussi, afin que leur sacrifice ne soit pas vain, défendre nos
valeurs, s’engager et donner un sens à nos vies. Aujourd’hui, il nous
appartient de passer cette mémoire à la génération suivante.
« La mémoire est la
vie, toujours portée par les groupes vivants (…) Elle est un phénomène toujours
actuel, un lien vécu au présent éternel (…) Elle installe le souvenir dans le
sacré ».
Alors que de puissantes forces de désintégration sont
plus que jamais à l’œuvre dans la société française, alors que la République
subit les assauts répétés des fanatiques et des extrémistes, la mémoire de la
Grande Guerre nous enjoint à toujours raviver la flamme des valeurs qui animent
la France depuis des siècles.
Le souvenir des soldats de la Grande Guerre est bien plus
qu’un simple retour sur le passé : « Ce que les morts nous demandent, ce n’est
pas de les plaindre, mais de les continuer (...) Ce qu’ils attendent de nous,
ce n’est pas un sanglot, mais un élan », écrivait Pierre Brossolette.
Résister face à tout ce qui menace de fracturer la
République, tel est l’enseignement que nous devons transmettre aujourd’hui.
Cette transmission c’est la tâche sans relâche du
Souvenir Français, de ses membres, de tous ceux qui en son sein œuvrent pour
que la flamme de la mémoire ne s’éteigne pas. Cette place que nous avons
inaugurée il y a quelques instants, le Général Vernois ne devait pas se douter
qu’il gagnerait ici à St Pourçain une bataille 101 ans après la fin de la
guerre, la dernière pour lui, celle contre l’oubli.
Tout comme le caporal Nizier il y a quelques semaines,
ces soldats tombés au champ d’honneur redeviennent grâce à vous des symboles,
des modèles, des petits cailloux traçant notre chemin vers la fierté d’être
français.
Je suis fier et le conseil municipal avec moi, d’avoir
donné à St Pourçain un nom à un endroit de notre ville, par un soldat de notre
ville.
Je salue d’autant plus votre action que je sais que vous
l’exercez au-dessus de tout esprit partisan, seule la mémoire de ceux qui se
sont battus vous importe, bien au-dessus de ce qui enferme ceux, dans le
couloir restreint de la petitesse humaine. Les soldats dont je remercie leur
présence aujourd’hui sont le symbole fort de la continuité républicaine vers
l’unité de notre nation.
Grâce au Souvenir Français, Mon Général vous êtes
aujourd’hui citoyen d’honneur de notre ville !
Vive la République, Vive la France !