Monsieur le Président,
Madame la Préfète,
Mesdames et messieurs les
parlementaires
Mesdames et messieurs les
élus et vous toutes et tous amis par devoir ou par sympathie du monde des
anciens combattants, merci d’être encore si nombreux aujourd’hui.
Ils étaient des Bourbonnais, 138, ayant perdu la vie dans cette guerre qui a mis très longtemps
à en porter le nom.
Tombés pour la France au
nord de ce continent africain qui depuis n’a cessé ses soubresauts vers la paix
ou la démocratie, alors que c’était un bout de notre patrie, ils étaient
jeunes, ils étaient les forces vives, ils étaient l’espoir de vivre dans un
pays uni constitué sur plusieurs continents.
Mais leur vie s’est
arrêtée au coin d’une rue, d’un champ, au bord d’un oued, d’une piste ou
derrière un rocher.
Ces Bourbonnais reposent
le plus souvent dans un petit coin de notre département, là où ils vivaient,
souvent où ils étaient nés, alors qu’ils ne se connaissaient pas entre eux
avant de partir.
Mais en reconnaissance
pour eux, pour leur dire combien ils comptaient pour nous et combien la France
et notre Bourbonnais sont fiers, leurs noms sont rassemblés, tous gravés là
dans cette pierre qui s’érige si majestueuse.
St Pourçain est fière de
porter leur mémoire, St Pourçain est fière de les réunir sur ce monument et St
Pourçain est fière que vous soyez tous présents ici ensemble encore cette année
pour leur rendre hommage.
Ma génération qui n’a pas
connu ce conflit sur les terres de notre pays veut aussi vous rendre hommage à
vous qui en êtes revenus, combattants, harkis, familles de déracinés et qui
pour beaucoup sont des membres actifs des associations qui militent pour le
devoir de mémoire.
Permettez moi d’avoir une
pensée en ce jour pour Jacques Chirac qui a été l’un des votre entre 1956 et
1957, basé à Souk-El Arba et qui en tant que président de la république a
instauré le 5 décembre de chaque année comme une journée d’hommage national à
tous ceux morts lors de ce conflit, sans préjuger des autres dates liées à
cette guerre.
Dans l’enceinte de ce
mémorial sont réunis tous ceux tombés aux champs de bataille, en 14 en 40, pour
le conflit qui nous réunit ce jour et je souhaite que la place qui nous reste
serve davantage à nous retrouver en leur mémoire qu’à ériger d’autres
monuments. Il nous faut donc davantage des bâtisseurs de paix que des attiseurs
de feu dans les conflits qui ne manqueront pas de venir.
Les mots aujourd’hui
déchainent davantage de violence d’autant plus qu’ils sont colportés et amplifiés
par les moyens modernes de communication, souvent de manière anonyme.
Ces jeunes gens tombés au
champ de bataille, la défense de la nation chevillée au corps ont exécuté les
ordres de leurs supérieurs et les décisions du pouvoir politique et démocratique.
Une bataille même dirigée
par une démocratie reste une bataille qui laisse au sol des combattants et
souvent des civils victimes directes ou collatérales.
Mais une bataille livrée
par une démocratie et ici s’inscrit dans un devoir de défense, la défense de
son peuple, la défense de la nation qui doit s’unir et ne faire qu’un derrière
ceux qui se battent en son nom.
Ils ont été courageux, ils
n’ont pas forcément eu le choix, ils l’ont payé de leur vie, le marbre pour
toujours nous le rappelle avec force pour chacun comme un modèle pour les
générations à venir.