Il faut tirer quelques enseignements des élections qui
viennent de se dérouler mais surtout ne pas en tirer de conclusions.
Ma première observation est un clivage grandissant, un
fossé même entre la province, le rural et les grandes villes. C’est ce que je
dénonce depuis très longtemps, ceux qui ont tout se permettent de voter
utopiste ou philosophique tandis que ceux qui peinent ne peuvent que manifester
leur désarroi, leur colère, leur manifestation d’abandon. La lutte des classes
ne se fait plus entre les ouvriers et le patronat ou les libéraux mais entre
ceux qui travaillent bien au-delà des heures légales, qui font des kilomètres
avec leur voiture, qui bien que travaillant peinent à boucler les fins de mois,
et une classe aisée habitant dans les villes ayant tout ce dont elle a besoin
sous la main, le RN remplace le PC...
Cela se vérifie y compris au niveau le plus local, il
suffit de regarder les communes rurales et les petites villes, la relativité
existe aussi à ce niveau.
En outre le véritable changement est le parti macroniste
se substituant à une partie de la droite et de la gauche, sinon les extrêmes et
les verts font à peu près la même chose que les élections européennes
antérieures.
St Pourçain ne faillit pas à cette règle, en premier avec une
bonne participation, je me félicite tout de même du score de François Xavier
Bellamy tout à fait logique et conforme aux prévisions, même si j’aurais
préféré qu’il fût plus important et un Rassemblement National arrivé en
deuxième position. La gauche toute rassemblée ne fait pas plus de 20%, En
Marche fait un bon score mais équivalent à son score d’origine lors des
présidentielles et législatives pas plus.
Ma deuxième observation est que cette échéance pourtant
avec un enjeu européen a été rabaissée à un enjeu local.
Le résultat des élections est une perte d’influence
caractérisée pour la France, moins de députés dans les partis influents, le PPE
et le S&D, et une dispersion des partis arrivés en tête dans des groupes
minoritaires. En outre aucune majorité n’est possible sans une alliance entre
groupes ce qui signifie une très grande perte d’influence du parlement lui-même,
qui sera empêtré dans la constitution de majorités au gré des amendements,
laissant obligatoirement de côté l’efficacité sur le fond.
Il reviendra donc aux états de se mettre davantage d’accord
entre eux et là aussi on sait que Macron est très isolé en Europe.
A défaut c’est donc la commission qui tranchera, au
lendemain des élections où tout le monde se glorifie de la hausse de participation
et pour certains de leurs résultats, le vrai résultat est justement l’inverse
de la démocratie, avec un renforcement du pouvoir à des commissaires nommés.
Il conviendrait donc pour la France de placer un
président de commission à sa main ce qui serait un moindre mal et Michel
Barnier ferait sans doute un très bon candidat.