Devant une partie du conseil d’administration de la FNSEA03, Hervé Moisan rédacteur en chef du journal La Montagne et moi même nous sommes
livrés à l’audition des candidats aux élections législatives. Tous les
candidats avaient été invités en les priants de désigner un des candidats par
parti politique.
Se sont présentés Pierre-André Périssol
(UMP) Guy Chambefort (PS), Pascal Javerliat (parti Radical Valoisien) Marie
Couval (EELV), Marie-Françoise Lacarin
(Front de Gauche) et Nicole Rasile (MODEM).
Les sujets étaient exclusivement agricoles et les candidats
avaient chacun 7m30 pour présenter leurs idées et 7m30 de questions posées par
Hervé Moisan et moi même.
L’exercice de questionnement était plus facile pour les
représentants des agriculteurs maitrisant le sujet que pour les candidats pour
les réponses dont certains très éloignés
des problèmes agricoles.
Tous avaient préparé leur intervention, les questions
étaient plus ou moins embarrassante suivant les postulants.
D’une manière générale, Pierre-André Périssol
et Marie-Françoise Lacarin sont ceux qui maîtrisaient le mieux le sujet. Cette
dernière car très impliquée dans le monde agricole et le premier sans doute
très bien conseillé par des proches.
Pierre-André
Périssol a clairement mis en avant la chance qu’est
l’agriculture pour la France et l’Europe et le danger de l’accord PS/EELV. Il a
insisté pour le maintient du budget européen et une PAC forte avec des mesures
de verdissement optionnelles et librement consenties au choix des
agriculteurs. Enfin il a répondu clairement
pour la prise en charge des cotisations sur les actifs agricoles afin de rendre
l’agriculture française concurrentielle avec les autres pays européens.
Guy Chambefort a argumenté sur la ruralité et la protection
de l’agriculture en son sein, avec le maintien d’un maximum de services
publics. Il a critiqué la politique menée par l’ancien gouvernement sur la
libéralisation des marchés agricoles, et la destruction des services en milieu
rural. Le candidat a fortement insisté sur le bienfait des circuits courts et
la possibilité de renforcer ce système économique notamment avec les
collectivités locales en favorisant la consommation d’un maximum de la
production sur place. La PAC pour lui doit favoriser les agriculteurs non plus
en fonction de critères de quantité mais de qualité et de revenu des
agriculteurs. Il s’est dit plus proches de l’environnement que certains
militants des partis écologistes et conscient que les agriculteurs sont les
premiers écologistes. Guy Chambefort est très opposé au projet du SICTOM nord
sur le compost des déchets ménagers et leur épandage en milieu agricole.
Répondant à la question de la consommation de l’espace agricole il a pointé du
doigt la multiplication des plateformes logistiques gourmandes d’espace sur le
département sans concertation.
Pascal Javerliat après une longue lecture d’un texte qu’il
avait préparé exposant l’agriculture départementale, puis la PAC, a appuyé
fortement sur le potentiel de la filière bois en France et en Allier
développant avec beaucoup d’arguments ses atouts. Il a aussi démontré le
bienfait des OGM, le potentiel de cette technique et les atouts pour la France
de maîtriser les biotechnologies. Il a plaidé pour le renforcement des SAFER en
leur permettant de contrôler aussi les échanges de parts sociales des sociétés
civiles détentrices du foncier, non soumis à présent. Sur une question pointant
la non représentativité de certaines organisations écologistes influentes, il a
répondu que c’était une coutume française sans doute difficile à réformer mais
qui, dans le cas toujours des OGM, créait un gros handicap pour la poursuite de
la recherche.
Marie Couval, agricultrice bio a basé tout son argumentaire
sur les bienfaits de l’agriculture qu’elle pratique mettant en avant beaucoup
de solutions aux problèmes de notre société.
Elle ne souhaite pas qu’on oppose agriculture bio et
conventionnelle, mais que le bio présente des avantages environnemental, mais
aussi économique et agronomique prit dans leur ensemble. Répondant à une
question du stockage de l’eau, elle a répondu sur l’équilibre des écosystèmes
et les incohérences de production gourmandes en eau sur des territoires non
–adaptés. Mais elle s’est dite ouverte à la discussion au cas par cas afin de
répondre à des difficultés locales. Sur l’empilement des zonages
environnemental elle justifié la protection de la nature non incompatible avec
l’agriculture même si elle reconnaît qu’il y a sans doute besoin de rendre plus
lisible la
réglementation. Enfin sur les agrocarburants elle a dit qu’il
y avait sans doute d’autres possibilités de produire de l’énergie que de
prendre sur les cultures destinées à l’alimentation.
Marie-Françoise Lacarin balayant en un temps record la quasi
totalités des problèmes agricoles a appuyé fortement pour une agriculture à
taille humaine, responsable dans un milieu rural équilibré et qui ne soit pas
un désert en services publics et médicaux, a regretté une politique agricole
basée sur le libéralisme produisant déséquilibre et volatilité des prix. Elle a
constaté la course aux agrandissements des exploitations et le déficit
d’aménagement du territoire. Elle connaît bien la détresse de certains
agriculteurs et les difficultés sociales et humaines de familles d’exploitants
agricoles. Sa vision est une PAC assurant une souveraineté alimentaire
européenne sans objectif de production vers l’exportation. Une PAC corrigeant
le ciseau des prix et la hausse des charges subies par les agriculteurs. Enfin
elle a dénoncé le marché de dupe entre agriculteurs et consommateurs biaisé par
les intermédiaires plus soucieux de leurs marges que du juste prix des deux
extrêmes de la chaine alimentaire. Sur la question d’un fond de calamité créé
afin d’indemniser les agriculteurs victimes de mesures sanitaires parfois
abusives, elle s’est montrée tout à fait favorable a un tel dispositif qui
serait financé par une taxe sur les intermédiaires, prenant en exemple le
groupe Doux, en difficulté malgré les 54 millions d’aides européennes touchés
en 2011. Enfin sur les OGM elle s’est montrée très prudente et favorable à une
recherche publique sur cette technique.
Enfin Nicole Rasile a défendu le modèle inspiré par François
Bayrou et le « produire français » en expliquant que l’agriculture en
était la meilleure démonstration. Elle s’est prononcée pour une PAC valorisant
le travail des agriculteurs tout en respectant l’environnement et favorisant
les circuits courts. Lui demandant son avis sur la régionalisation des aides demandée
notamment par les régions de France, elle a répondu qu’elle se prononcerait
dans le sens du meilleur pour les agriculteurs du département sans esprit
partisan.
Elle conclua sur la priorité de l’humain au sein de
l’agriculture.
Grâce à cette action syndicale envers le débat démocratique
chacun peut maintenant se déterminer et surtout ne pas oublier d’aller voter
les 10 et 17 juin.